suite :
Il s’agit d’un plan de guerre (discuté dès les années 30 et constamment mis à jour) destiné à prendre le contrôle des institutions mandataires dès leur évacuation par les Britanniques, et de la destruction des centres névralgiques de l’économie palestinienne, de leurs récoltes, commerces, moyens de communications etc. afin de rendre impossible toute vie économique et sociale chez les Palestiniens. Ce plan recommande le " nettoyage " des villages palestiniens qui se trouvent aux abords des routes stratégiques afin de sécuriser les lignes de communications autour des centres urbains juifs et le ravitaillement des colonies juives isolée dans la partie arabe du plan de partage de l’ONU. " L’essence du plan [D] était de nettoyer le territoire futur de l’État juif de toutes les forces hostiles ou potentiellement hostiles ", dira l’historien israélien Benny Morris. Sachant que le plan D désignait les villages arabes comme des " bases ennemies ", leur sort est fixé.
Dans ses Mémoires, Itzhak Rabin rapporte cet ordre que lui donna Ben Gourion en personne concernant le sort des habitants de Lydda et Ramleh, deux villages palestiniens pris en juillet 1948 ; " Expulsez-les. "
Ainsi, plus de 400 villages palestiniens ont été totalement rasés pour rendre impossible leur retour et effacer de la mémoire du monde toute trace de ce crime de masse. 750 000 Palestiniens, estimation basse et néanmoins officielle de l’ONU, ont été chassés de leurs terres. Le butin de guerre est énorme :
plus de 8000 habitations, 78% des terres de la Palestine mandataire (les juifs n’en possédaient que 7,6% en 1947),
plus de 5000 comptes en banque, des têtes de bétails et autres biens abandonnés, le tout confisqué et officialisé par une loi de 1950 sur " les biens des absents. "
En déclarant que " la guerre d’indépendance n’est pas encore terminée ", Ariel Sharon pensait-il à l’époque, avec regret, à l’inaccompli du plan D ?
On ne peut donc que craindre le pire aujourd’hui pour les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.
Écrit par : Axel Rordof | vendredi, 09 janvier 2009
Répondre à ce message