"Ce ne sont pas seulement les fonctionnaires qui sont touchés, c’est pire pour les chômeurs. Et aucune mesure n’a été prise contre les grandes fortunes", remarque une manifestante prénommée Teresa, fonctionnaire de 59 ans. "Je ne serais pas surprise que bientôt ce soit au tour des retraites".
Répondant aux mots d’ordre des syndicats ou des "indignés", ou alertés par les réseaux sociaux, des Espagnols de tous horizons se rassemblent quotidiennement dans les rues, portant les t-shirts jaunes des fonctionnaires de la Justice, verts de l’Education ou les blouses blanches des infirmières.
Parmi eux encore, des policiers en chemises noires, des pompiers casqués.
"Un pompier ici touche 1.500 à 1.550 euros en moyenne. Sans compter la prime de Noël, nous avons perdu presque 200 euros depuis les premières coupes de 2010", explique Javier Piedra, un pompier de 41 ans des Asturies, dans le nord de l’Espagne, qui avait choisi, pour se faire entendre, de poser nu jeudi avec sept collègues.
Le syndicat de policiers CEP a lui aussi tiré le signal d’alarme, dans une lettre ouverte adressée mercredi à Mariano Rajoy, assurant que les policiers "ont atteint leurs limites, déçus par un gouvernement qui a asséné un coup mortel à leur économie familiale".
Sous le mot d’ordre "Ils veulent ruiner le pays. Il faut l’empêcher. On est plus nombreux qu’eux", les syndicats appellent à manifester jeudi dans 80 villes et ont menacé d’une nouvelle grève générale.