Le nouveau livre de Nicolas Dupont Aignan, L’euro, les banquiers et la mondialisation : L’arnaque du siècle, paraîtra début avril. Cet ouvrage truffé d’anecdotes et de révélations est à la fois une bombe contre l’euro et un quasi-programme présidentiel en vue d’une candidature du député de l’Essonne en 2012. En exclusivité, Nouvelles de France en publie les bonnes feuilles à 15h. Entretien :
Nouvelles de France : Votre livre est une impitoyable charge contre l’euro. Pourquoi ?
Nicolas Dupont Aignan : J’explique pourquoi l’euro ne marche pas, nourrit la hausse des prix et le chômage. Cette monnaie est en train de nous plonger dans un désastre de compétitivité : délocalisations, faiblesses des exportations, cercle vicieux de l’endettement et du déficit…
J’explique donc notamment pourquoi on ne peut pas attribuer une même monnaie à des populations différentes. Mais l’intérêt du livre, c’est surtout d’expliquer la fuite en avant, droit dans le mur, de la sauvegarde de l’euro à tout prix.
Cet acharnement purement idéologique aboutit à une sorte de dictature de la « gouvernance européenne » et débouche sur une soumission de l’Europe à Berlin, donc au déclin de tous les pays, à l’exception de l’Allemagne.
Selon vous, l’euro sert avant tout les intérêts des banques…
Les banques se nourrissent de l’euro et gagnent de l’argent avec lui. Les plans de soutien aux pays ne sont que des plans de soutien aux engagements bancaires et l’on a pu voir, à travers le scandale de France Trésor (voir dans les bonnes feuilles), comment ce sont les principaux banquiers internationaux qui définissent la stratégie d’endettement de la France.
L’endettement des pays nourrit les banques, qui empruntent à 1% à la banque centrale, puis prêtent à 3%, voire à 7 % – par exemple, au Portugal.
Vous parlez également d’hommes politiques ayant travaillé pour des intérêts autres que ceux de leur peuple…
Bien sûr, il y a une véritable collusion d’une partie du monde politique avec le monde de la finance. Mais il y a également un véritable dogme de l’euro, qui aveugle le monde politique, de Strauss-Kahn à Christine Lagarde. Prenons un exemple : récemment, je demandais à Mme Lagarde comment la Grèce pourrait rattraper son retard de compétitivité par rapport à ses partenaires européens, alors que tous les signaux sont au rouge pour encore longtemps… Sa seule réponse fut : « Il faudra bien que ça se fasse ». C’est un véritable credo ! Les politiques nient les réalités économiques les plus élémentaires. Cette caste eurocratique est en train d’aller contre les intérêts de son propre peuple pour de pures raisons idéologiques !
Quelle solution ?
Privilégier les faits sur l’idéologie, donc mettre en place la sortie de l’euro. Dans mon livre, j’explique pourquoi c’est la meilleure solution et comment c’est réalisable, afin de retrouver une vraie marge de manœuvre et relancer l’emploi et la croissance en France.
Il ne s’agit pas d’être pour ou contre l’euro par principe, mais simplement d’agir en fonction des réalités et des urgences. Et ce qui est urgent, c’est de sauver les économies de pays comme la Grèce, le Portugal et, demain, la France !