Egalité et Réconciliation
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Netanyahou n’a jamais été aussi proche de la case prison

Pas pour sa politique sioniste criminelle, mais pour corruption

L’ami et ancien chef de cabinet de Benjamin Netanyahou, Ari Harow, devenu témoin de l’accusation dans des enquêtes pour corruption, pourrait bien faire tomber le Premier ministre israélien. Portrait.

On le dit taiseux et discret. Pourtant, Ari Harow, un fidèle parmi les fidèles de Benjamin Netanyahou, a signé le 4 août avec le parquet israélien un accord par lequel il accepte de devenir « témoin d’État » et ainsi livrer tout ce qu’il sait au sujet du Premier ministre. En échange de sa loquacité, l’homme, sous le coup d’une enquête depuis plus de deux ans pour des soupçons de corruption, abus de confiance, conflit d’intérêt et fraude, pourrait voir sa peine adoucie. Arrêté en 2015 à l’aéroport de Tel-Aviv à son retour de l’étranger, ses agissements présumés sont passibles d’une peine de prison.

 

Deux enquêtes

Ses interrogatoires auraient déjà livré aux policiers un matériel précieux dans les deux dossiers qui concerneraient directement Netanyahou et qui font les titres des journaux depuis des mois. Un document de police, rendu public accidentellement selon la presse, est venu confirmer jeudi que ces investigations visaient des faits présumés de corruption, fraude et abus de confiance.

L’une des enquêtes repose sur le soupçon que Netanyahou aurait reçu, illégalement, des cadeaux de personnalités très riches, dont le milliardaire australien James Packer et un producteur à Hollywood, Arnon Milchan. La valeur totale de ces cadeaux a été chiffrée par les médias à des dizaines de milliers de dollars.

Une autre enquête cherche à déterminer s’il a essayé de conclure un accord secret avec le propriétaire du Yedioth Ahronoth pour obtenir une couverture positive de la part du journal conservateur, en échange de laquelle il aurait aidé à réduire les opérations du quotidien concurrent, Israel Hayom. Ce sont des enregistrements de conversations entre Netanyahou et le propriétaire du Yedioth, retrouvés sur le portable de Harow, qui ont éveillé la suspicion des policiers, selon la presse. Les médias ont souligné ces derniers jours le potentiel explosif des déclarations de cet ancien directeur du bureau puis chef de cabinet de Netanyahou.

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La chute de Netanyahou changera-t-elle quelque chose pour les Palestiniens ?

 

Le règne de 11 ans de Netanyahou semble donc s’approcher rapidement d’une fin sans gloire. La question la plus intéressante maintenant, c’est de savoir ce que vont apporter ces développements. Il y a deux aspects de cette question qui méritent d’être soulignés.

Premièrement, Netanyahou n’est pas vraiment une exception. De nombreux dirigeants et politiciens du monde entier, en particulier ceux qui comme Netanyahou ont réussi à se maintenir au pouvoir pendant de nombreuses années, se sont corrompu et ont abusé des privilèges et des responsabilités qui leur avaient été confiés par leur mandat. Ce qui est inhabituel, dans l’affaire israélienne, c’est que certaines de ces personnes corrompues finissent réellement en prison. De fait, l’ancien Premier ministre Ehud Olmert a récemment été libéré après avoir purgé 16 mois pour corruption, et, au cours des deux dernières décennies, plusieurs ministres se sont également retrouvés en cellule, parfois pendant des années. Même si les circonstances sont tout à fait différentes, le fait que l’ancien président Moshe Katsav soit resté plusieurs années derrière les barreaux pour viol est un autre signe que, en Israël, les personnes les plus influentes ne sont pas à l’abri de la justice. L’autonomie relative du système judiciaire par rapport à l’exécutif, en plus de la capacité – et de la volonté – de mettre en prison des individus très puissants, n’a rien d’anodin.

La seconde question concerne l’impact de l’effondrement potentiel de Netanyahou sur le projet colonial israélien. Sur ce point, on ne voit pas de lumière au bout du tunnel.

Au plan politique, ceux qui sont en mesure de remplacer Netanyahou à la tête du gouvernement israélien, que ce soit dans les rangs du Likoud ou d’autres partis, sont même plus extrêmes que le premier ministre (par exemple, le prince du Likoud Gideon Sa’ar ou le chef du parti juif Naftali Bennett), ou ont des vues presque identiques (le chef du parti travailliste Avi Gabbay) ou, comme on dit en hébreu, sont en téflon, ce qui signifie qu’ils n’ont pas de colonne vertébrale du tout (le leader de Yesh Atid, Yair Lapid). Aucun de ces dirigeants politiques ne remettra en cause le projet colonial israélien, sans parler « d’acquiescer » à la revendication palestinienne d’autodétermination et à la création d’un État palestinien viable.

Au plan idéologique, c’est encore pire. Comme le montre la réaction publique et politique au procès pour meurtre d’Elor Azaria, les Palestiniens sont considérés par beaucoup d’Israéliens comme des sous-hommes qu’on peut tuer sans problème. Cette façon de voir – que reflètent la sentence du tribunal de seulement 18 mois de prison pour ce meurtre et la demande générale de grâce pour Azaria – font partie de l’idéologie et de la mentalité israéliennes que Netanyahu a activement galvanisées au fil des années avec ses discours de haine contre les Palestiniens. Même le système judiciaire, qui pourtant emprisonne des politiciens, se met au service du colonialisme et des colons quand il s’agit des Palestiniens. Il ne suffit pas de couper la tête du roi pour engendrer un changement idéologique, il faut un renversement radical des mentalités et de l’opinion publique. Tragiquement, même si Netanyahou finit derrière les barreaux, l’idéologie coloniale va probablement maintenir son joug, pendant encore de nombreuses années.

Lire l’intégralité de l’article sur chroniquepalestine.com

Qu’en pense Meyer Habib, ami intime de Netanyahou ? Voir sur E&R :

Le martyre palestinien, chez Kontre Kulture et dans la boutique E&R :

 






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