Six personnes ont été tuées et 71 blessées par des tirs israéliens dimanche à la frontière entre le Liban et l’Etat hébreu au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba, a affirmé à l’AFP une source médicale. Deux manifestants venus de Syrie ont été tués et quatre grièvement blessés par l’armée israélienne après avoir pénétré sur le plateau du Golan occupé par Israël.
Des milliers de policiers et de soldats israéliens étaient mobilisés dimanche à Jérusalem-Est, dans les Territoires et en Israël en vue des commémorations de la "Nakba" (catastrophe), l’exode des Palestiniens qui a suivi la création de l’Etat d’Israël en mai 1948. Six personnes ont été tuées et 71 blessées par des tirs israéliens dimanche à la frontière entre le Liban et l’Etat hébreu au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba, a affirmé à l’AFP une source médicale.
Rassemblés à l’occasion du 63e anniversaire de l’exode des Palestiniens après la création d’Israël en mai 1948, des milliers de réfugiés venus de différentes régions libanaises s’étaient rassemblés dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de l’Etat hébreu. La tension est montée d’un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté. Les soldats ont réagi en tirant sur les manifestants, selon les services de sécurité libanais. "Deux personnes ont été tuées par des tirs israéliens", selon une source des services de sécurité sous couvert de l’anonymat. Dix personnes ont été blessées au même endroit, également par des tirs israéliens, avait auparavant affirmé à l’AFP un porte-parole de l’armée.
Les organisateurs de la manifestation, placée sous le slogan "marche pour le retour en Palestine", ont mis fin à l’événement. "Le but de la marche est de rappeler aux nouvelles générations nées hors des frontières de la patrie que des terres de nos pères et grands-pères ont été volées par les juifs, qu’on a été chassé de là-bas et que nous devons récupérer ces terres", a affirmé l’un des organisateurs Ayad Abou al-Aynayn.
Des restrictions strictes
Interrogé dimanche à la radio publique, un haut gradé israélien en Cisjordanie a précisé que ses forces œuvraient "en coordination avec les services de sécurité de l’Autorité palestinienne" du président Mahmoud Abbas pour assurer le contrôle de la situation. En outre, la police a réimposé des restrictions à l’accès à l’esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem. Seuls sont autorisés à pénétrer sur l’esplanade —troisième lieu saint de l’islam— les femmes, d’une part, et les hommes âgés de plus de 45 ans et munis d’une carte d’identité israélienne, de l’autre.
La "Nakba" s’est traduite par l’exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l’essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.