E&R s’oppose fermement à l’ouverture du Capital du groupe La Poste, premier pas vers une privatisation.
Parce que nous sommes attaché au service public et à la préservation des acquis sociaux pour les travailleurs.
Nous souhaitons ainsi poser les bonnes questions, nous attaquer aux causes et non aux conséquences, en commençant par dénoncer le rôle de l’Europe.
L’UE qui pousse à la privatisation de La Poste, à son démantèlement comme au démantèlement des Nations, dont la nôtre, la France.
L’UE, en permettant la libre circulation des capitaux, des marchandises et des travailleurs en fonction du marché, est l’arme ultime du libéralisme.
À Égalité & Réconciliation, nous dénonçons et nous opposons à l’idéologie du mondialisme qui a créé l’Union Européenne et pousse maintenant vers un gouvernement mondial, dont le but est d’entraîner un libre-échange mondial.
Nous pensons qu’il est intolérable de privatiser une entreprise qui gagne de l’argent, alors que cet argent pourrait aider au financement d’autres projets pour la France, voir à être redistribué en partie aux postiers. Parce que pour nous, l’intérêt général passe avant l’intérêt de quelques oligarques financiers.
Nous dénonçons la politique de Jean-Paul Bailly, président du groupe La Poste, et nous nous attaquons à ses principaux arguments.
1-Moderniser la Poste
D’après le président du groupe, l’ouverture du capital a pour but de lever 3 milliards d’euros afin de moderniser l’entreprise. C’était vrai, il y a encore cinq ans. Ça l’est moins aujourd’hui. La Poste, bénéficiaire, a les moyens de sa modernisation. Jean-Paul Bailly, à l’instar de Guillaume Pepy, son homologue à la tête de la SNCF, a mis l’opérateur sur les rails de la profitabilité. Certes le chiffre d’affaires est satisfaisant sans être éclatant (21 milliards d’euros en 2007, soit + 3,4 % de progression). La Poste résiste à la montée d’Internet dans les échanges. Et surtout, le résultat net s’améliore : 943 millions l’an dernier (+ 36%). Du coup, La Poste peut investir raisonnablement. Elle l’a même clamé sur les toits en publiant ses résultats : « La capacité d’autofinancement du groupe (1,485 milliard d’euros) lui a permis de faire face à la totalité de ses investissements et - plus fort encore -, d’enregistrer une très légère baisse de son endettement » passé de 6 à 5,9 milliards d’euros. Cerise sur le timbre, la Poste s’est même payé le luxe - comme la SNCF -, de verser pour la première fois un dividende (certes modeste, 141millions d’euros), à l’Etat. Et même un chouïa d’intéressement aux postiers (90 €).
2-Faire face à la concurrence
Toujours d’aprés Jean-Paul Bailly, La Poste doit faire face à une concurrence féroce et doit donc se développer. Quels concurrents ? Depuis l’ouverture du marché du courrier (limité jusqu’en 2011 aux plis de plus de 50 grammes), la Poste n’a pas été franchement inquiétée. Le régulateur des postes a distribué une bonne douzaine de licences à des opérateurs privés, mais ceux-ci vivotent. Le seul acteur vraiment sérieux qui voulait lui disputer le monopole du courrier adressé (par opposition aux courriers publicitaires envoyés en masse), l’opérateur Adrexo, s’est retiré il y a quelques mois de la compétition. L’ouverture du courrier à la concurrence s’est faite de façon si progressive, explique-t-on chez le régulateur, qu’elle a fini par dissuader les grands noms européens du secteur de venir se frotter à la Poste. Mais si l’ambition de l’entreprise publique est d’aller chasser à l’international, Bailly a, peut être, raison. Ce dernier qui veut en faire un « leader européen » cherche à multiplier « les acquisitions, les alliances dans tous nos métiers ». Assurément, le statut de SA aide à l’affaire. mais son statut actuel ne l’a pas empêché de multiplier les emplettes. La CGT-PTT, instruite par les errements de France Télécom au lendemain de sa mise en bourse, pointe le danger d’une bataille entre opérateurs sur le marché libéré du courrier, avec son cortège de restructurations et de casse sociale.
E&R 13