"L’intervention militaire en Syrie sans aval du Conseil de sécurité de l’ONU suggérée par Londres et Paris serait dangereuse et une violation grossière du droit international", a déclaré lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov (photo ci-contre).
"Je suis inquiet à la suite des déclarations de Paris et Londres selon lesquelles l’Otan peut intervenir pour détruire des armes chimiques en Syrie sans autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU. C’est un terrain glissant et très dangereux", a déclaré M. Lavrov au cours d’une conférence de presse.
"Le recours à la force sans autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU est une violation grossière du droit international (...). Une intervention non autorisée par la communauté internationale ne fait qu’aggraver la situation dans un pays que l’on voulait sauver de la dictature et où l’on voulait imposer la démocratie", a-t-il poursuivi.
Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a estimé lundi qu’il était possible de répondre à l’usage d’armes chimiques sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a déclaré pour sa part que les forces américaines étaient prêtes à agir contre le régime syrien si nécessaire.
La Turquie, alliée des rebelles syriens, s’est dite, quant à elle, prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus aux Nations unies.
L’attaque chimique présumée le 21 août près de la capitale syrienne, qui a causé la mort de plusieurs centaines de personnes, a aggravé les divisions russo-occidentales sur le conflit syrien.
Les Occidentaux ont dénoncé le régime syrien alors que la Russie estime que ce sont des rebelles qui ont utilisé des armes chimiques pour discréditer le gouvernement.
"Les Occidentaux ne peuvent pas fournir de preuves mais ils disent que la ligne rouge a été franchie et que l’on ne peut plus attendre", a accusé le chef de la diplomatie russe.