Le plus populaire des télévangélistes, le pasteur Billy Graham est mort mercredi 21 février, à l’âge de 99 ans.
Ce géant évangélique a prêché des croisades d’évangélisation dans le monde entier et fut l’aumônier officieux de la Maison-Blanche pendant plusieurs décennies.
S’il y avait un « pape évangélique », Billy Graham était celui-là. En presque soixante-dix ans, le télévangéliste le plus populaire des États-Unis aura prêché dans 185 pays, devant plus de 200 millions d’auditeurs, embrasant les stades et suscitant un réseau planétaire de chrétiens « born again » (« nés de nouveau »). Il s’est éteint mercredi 21 février à l’âge de 99 ans, chez lui, en Caroline du Nord.
Surnommé « pasteur de l’Amérique » par George Bush père, cet homme fut le conseiller spirituel de la Maison-Blanche pendant plus d’un demi-siècle. Depuis Harry Truman (1945-1953), la plupart des présidents américains ont eu recours à lui dans des moments clés : Richard Nixon pour sa prière d’investiture, George Bush senior lors de la guerre du Golfe en 1991, Bush junior lorsque à 40 ans, il décide d’arrêter de boire ou pour le culte national célébré après le 11 Septembre.
« Lorsqu’il prie avec vous dans le Bureau ovale ou sur les marches de la Maison-Blanche, confiait Bill Clinton, vous sentez qu’il prie vraiment pour vous. Pas pour le Président ». Billy Graham figurait d’ailleurs en 2011 comme le quatrième homme le plus admiré par les Américains, selon un sondage USA Today/Gallup, après Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton…
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Cependant, c’est aux États-Unis qu’il demeure le plus populaire. Son discours y est en phase avec « le souci de moralisation de la vie quotidienne cher à la middle class », analyse le chercheur Sébastien Fath, dans une biographie de référence.
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Ses détracteurs lui ont reproché d’être anticommuniste, plutôt conservateur, et d’opérer une confusion entre le christianisme et les valeurs américaines. Ses liens étroits avec la Maison-Blanche, ainsi que le soutien de Billy Graham comme « ambassadeur sans titre » à des actions du Département d’État (notamment en Corée du Nord, en Amérique du Sud et en Australie) n’ont pas été sans poser la question d’une « manipulation réciproque ».