Lorsque Dominique Cottin, secrétaire générale adjointe du ministère de la justice, annonçait en octobre la mise en place pour 2008 d’un système d’interception à destination des juges d’instruction et du parquet, une autre super-cellule d’écoute dotée de puissants moyens informatiques d’interception des communications téléphoniques a été, selon Le Figaro, lancée en toute discrétion entre les deux tours de l’élection présidentielle, le 2 mai.
Ce nouveau système permettra à la police de suivre courriels, sms et appels sur mobiles grâce à une nouvelle plate-forme technique d’interception. La police aura dorénavant tout loisir de rechercher la trace d’une connexion vocale ou écrite entre plusieurs personnes, notamment en recoupant les informations d’appel ou d’envoi de messages. Elle ne pourra toutefois pas accéder au contenu des textes échangés ou écouter les enregistrements de conversations sans en avoir au préalable fait la demande à la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS).
UNE PLATE-FORME DESTINÉE À TOUS LES SERVICES DE SURVEILLANCE
Cette plate-forme technique, administrée par l’Uclat (Unité de coordination de la lutte antiterroriste) et hébergée dans les tout nouveaux locaux des services de renseignement de la police nationale à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), permettra aux enquêteurs d’accéder à un certains nombre d’informations détenues par les opérateurs de téléphonie ou les fournisseurs d’accès à Internet. Ils pourront entre autres demander la liste des numéros d’appels entrants et sortants, l’adresse postale et les coordonnées bancaires d’une ligne téléphonique, ou encore la liste des sites Internet consultés par une adresse IP.
Toujours selon Le Figaro, ce sont déjà 300 requêtes par semaines qu’enregistre la plate-forme depuis le 2 mai, dont près des deux tiers proviennent de la Direction de la surveillance du territoire (DST) et des Renseignements généraux (RG). Mais cette dernière devrait bientôt pouvoir répondre à "20 000 requêtes par an", affirme un expert dans Le Figaro, requêtes émanant des différents services habilités : DST, DCRG, RG-PP, sous-direction antiterroriste de la DCPJ et DGGN, le tout sous la haute surveillance de la "police des polices", l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Olivier Dumons
Source : Lemonde.fr