Le Nuremberg des pieds nickelés
Enfin ! Le Monde, la Justice et l’Intérieur ont trouvé un quarteron de jeunots retardés d’ultradroite (ils discutaient de leurs actions futures sur Discord) qui auraient pu, qui auraient dû provoquer un massacre pour venger les morts du Bataclan. Heureusement, nos services, qui sont aussi prompts à découvrir des complots d’extrême droite qu’à laisser pisser les actions terroristes antifrançaises, sont intervenus avant le bain de sang. Virtuel.
Un massacre à la kalach, au couteau ou au camion, le modus operandi n’était pas encore très clair dans l’esprit de ces quatre superterroristes âgés de 14 à 23 ans (14-17-20-23), oui, vous avez bien lu : 14 ans. L’article de la Pravda est signé Soren Seelow, qui a bien sûr la double casquette... Nous l’avons suivi quand il a couvert le grand procès des attentats de novembre 2015, un as de la VO, la version officielle. C’est le principe de la double casquette entre le journalisme et le renseignement.
Aujourd’hui, ce qui intéresse le pouvoir, c’est de fabriquer une menace d’ultradroite, après avoir fabriqué ou exploité la menace islamiste.
Rien ne ressemble davantage à un djihadiste en herbe qu’un apprenti néonazi. Le procès de quatre jeunes hommes d’ultradroite, dont un mineur à l’époque des faits, jugés à partir du lundi 19 juin devant la cour d’assises des mineurs de Paris pour avoir fomenté un projet d’attentat, en offre une inquiétante illustration. Tout, dans la façon dont s’est constituée cette cellule terroriste sur Internet, la radicalisation de ses membres, leur âge, leur discours binaire, leurs modes opératoires, certaines de leurs cibles et jusqu’à la fascination qu’exerçaient sur eux les attentats islamistes, semble tendre un miroir au phénomène djihadiste.
L’auteur nous explique les 4 mousquetaires, admirateurs d’Anders Breivik (77 victimes en Suède) et de Brenton Tarrant (51 victimes en Nouvelle-Zélande), intoxiqués pour flinguer du jeune occidental pro-palestinien et du musulman croyant, voulaient faire « comme Daech ou Al-Qaïda ». On peut être sûrs que ces quatre-là n’étaient pas passés par une cellule de lavage de cerveau ni par la case prison où des formateurs djihadistes enfermés enseignent le plus tranquillement du monde le terrorisme à des naïfs ou des tarés, sous la surveillance étroite de nos services. Ça, c’était la filière française vers la Syrie, on a vu le résultat.
Pour Soren, ce terrorisme virtuel est « grave ».
Signe de la gravité des faits et de l’état d’avancement du projet, il s’agit du premier dossier terroriste d’extrême droite à être jugé devant une cour d’assises en France. Les précédents, comme celui du groupuscule Organisation des armées sociales (OAS), en 2021, de l’ancien militaire Aurélien Chapeau, en 2022, ou encore du groupe des Barjols, accusé d’avoir projeté d’assassiner Emmanuel Macron, en 2023, avaient tous été jugés en correctionnelle.
On sait tous qu’il existe partout sur la Toile des sites tue-mouches pour récupérer les idiots, avec toujours une infiltration policière : c’est de bonne guerre, et ça peut prévenir de vrais attentats avec de vrais morts. On devrait donc vivre, ces prochains temps, de vrais attentats d’extrême droite car cette litanie de procès en terrorisme virtuel fomenté par des andouilles fait un peu désordre : le grand public ne mord pas. Il faut augmenter les doses. Pour dire le sérieux de la menace, ce sont surtout des mineurs qui sont concernés par ce virus :
Dans son chapitre consacré à l’extrême droite, le rapport annuel d’Europol de 2022 sur le terrorisme en Europe estime que cette idéologie, l’une des « plus en vue » du moment, est « dotée d’un potentiel important d’incitation à la violence » et s’inquiète de ses effets sur « la radicalisation des très jeunes hommes, souvent encore mineurs ».
Nos quatre Beatles du terrorisme en jeu vidéo ont évidemment des accointances nazies.
Le forum de discussion sur lequel les cinq apprentis terroristes se sont engrainés, baptisé projet « WaffenKraft » (puissance de feu, en allemand), et dont le logo était un soleil noir, un symbole du mysticisme nazi composé de trois svastikas, n’a pas été créé par Alexandre Gilet. C’est un autre accusé, Louis F., qui en a eu l’idée. Pour baptiser son forum, le jeune homme dit s’être inspiré du groupe suprémaciste américain Atomwaffen Division qui, nouvel écho au terrorisme sunnite, appelle au « white djihad » (le djihad blanc).
Le deuxième garçonnet a déjà les idées bien arrêtées, à 17 ans :
Du haut de ses 17 ans, Louis F. se qualifie volontiers d’« antijuifs » dans ses auditions. Fils d’une mère bipolaire et d’un père violent, il a quitté l’école en CM2 pour intégrer un institut thérapeutique éducatif et pédagogique accueillant des enfants présentant des troubles psychologiques. Fasciné lui aussi par la perspective d’une guerre civile et par le terroriste norvégien Anders Breivik, il a déclaré aux enquêteurs se préparer à la fin de la société actuelle pour vivre en autarcie dans une approche survivaliste.
Il ne manque plus que le régime Casasnovas, un badge NoVax, une photo de Djoko, une vidéo de Poutine, deux livres Kontre Kulture dans le tiroir et le grand tour sera joué ! Restons cependant sérieux, car les enquêteurs ont fait parler l’ordinateur du cerveau de la bande, surnommé « Confucius » :
Mais c’est l’analyse de l’ordinateur du gendarme qui a fait basculer ce dossier dans une autre dimension et convaincu le Parquet national antiterroriste de se saisir de l’enquête, initialement ouverte pour des faits de droit commun. Les enquêteurs ont, en effet, découvert qu’il avait effectué de nombreuses recherches de cibles sur Internet, dont la variété balaie le spectre des obsessions de l’ultradroite : des mosquées, des ministères, le Conseil représentatif des institutions juives de France, une base militaire ou encore le Parlement européen.
Dans leurs échanges sur Discord, le groupe avait encore élargi l’éventail des cibles envisagées, évoquant une attaque contre un meeting de Jean-Luc Mélenchon, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme ou encore un concert du rappeur Médine au Bataclan.
Quel mélange ! Où vont-ils chercher tout ça, ces jeunes ? On remarque dans ces histoires qu’à chaque fois qu’un groupe terroriste de pacotille se fait serrer, évidemment et heureusement avant de passer à l’acte – on peut parler de puceaux de l’horreur –, il y a toujours un policier, un gendarme ou un militaire dans l’organisation.
On trouve bien sûr beaucoup de membres des FDO qui votent Marine (50 % au moins), certains d’entre eux sont même nostalgiques du nazisme, mais ce sont surtout les idiots qui marchent dans la combine. Le degré de surveillance est tel, aujourd’hui, puisque les RS et les mobiles sont des applis et appareils d’autosurveillance, que seul un authentique loup solitaire peut surgir, en dehors des clous et de toute fabrication MK-Ultra.
À l’image de l’UG (ultragauche) des années 70, l’UD d’aujourd’hui est un gruyère. Idem avec les GIA des années 90 en Algérie. Conclusion : plus de place pour les amateurs, il n’y a de terrorisme que d’État.
L’organe officiel du ministère de l’Intérieur décrit cette mouvance (2021)
TF1 fait peur
« En France, la droite radicalisée violente monte en puissance depuis le mouvement des Gilets jaunes... »