Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont prononcés pour un « droit d’asile commun pour les réfugiés ». Une proposition qui nous vient droit du plan pour les migrants rédigé par George Soros en septembre 2015.
Transfert de souveraineté oblige, la plupart des lois françaises sont une transposition dans notre droit de directives européennes. Il existe cependant d’autres initiatives, à première vue « indépendantes », mais qui trouvent en réalité leur origine dans des influences extérieures. Le cas de la « crise » des « migrants » nous en a déjà donné au moins deux illustrations.
En premier lieu, Bernard Cazeneuve, dans une circulaire du 1er août 2016, abolit de fait (et non dans ces termes, comme pouvait le laisser supposer à première vue un titre de tribune [1]) la distinction entre immigration légale et immigration illégale, en appuyant la mise en place de « prestations » à l’égard des migrants [2]. Si cette progressive fusion entre les deux types d’immigration n’est pas sémantiquement explicite, il s’agit là d’une première étape. On pensera ici à la feuille de route de 2012 de PICUM (Plateforme internationale pour les migrants sans-papiers), influente au niveau européen, qui publiait le 3 octobre 2013 le rapport Garantir l’accès aux soins de santé aux immigrants en Europe : quel rôle peuvent jouer les autorités locales et régionales ? [3] Financé entre autres par la Commission européenne et depuis 2014, également, par l’Open Society [4], PICUM publia en 2014 justement un court livret explicatif notamment destiné à convaincre de bannir de notre vocabulaire les termes « sans-papier » et « irrégulier », et de ne pas parler de « clandestin » ni d’ « illégal » car une personne ne pourrait pas être « illégale ». Le livret s’appuie sur une citation de l’ancienne Commissaire européenne pour les Affaires intérieures, la suédoise Cecilia Malmström. Précisons que DC Leaks avait révélé un document interne de l’Open Society, pour qui Malmström représentait l’un des atouts européens à hameçonner, car elle pourrait être utile à cinq branches de l’Open Society : Soros Economic Development Fund, US Programs, Information Program, Africa Regional Office, Asia Pacific Regional Office. [5]
En second lieu, Emmanuelle Cosse, au cours de l’été 2016, avait proposé que des particuliers volontaires hébergent des migrants chez eux pour pallier le manque de places en centres d’accueil, avec une aide publique de 1 500 par personne et par an [6]. Une idée qui ne vient bien entendu pas d’elle. En partenariat avec le Migration Policy Institute, la branche International Migration Initiative [7] de l’Open Society avait financé et co-rédigé deux rapports dont l’un, daté du 16 décembre 2015, s’intitulait « Saluer l’engagement. Comment le parrainage privé peut renforcer l’installation des réfugiés dans l’Union européenne » [8].
Aujourd’hui, c’est Emmanuel Macron, le président de la République française, qui marche très clairement dans les traces de George Soros. Au-delà de la similitude de nom entre MoveOn.org (plateforme soutenue entre autres par Soros) et « En Marche ! », Emmanuel Macron s’est prononcé, avec Angela Merkel, pour « un droit d’asile commun pour les réfugiés » [9]. Cette décision s’inscrit dans la continuité du programme d’En Marche ! sur l’immigration et l’asile [10] et de l’idéologie du délégué national du mouvement, Jean-Marc Borello, délégué national d’En Marche !, « vrai patron » [11] de Macron et président du Groupe SOS – lequel s’occupe notamment de répartir les migrants de Calais dans des villages français [12]. Sur la section microdon du site de l’entreprise Accenture, Jean-Marc Borello déclarait que « l’accueil des migrants n’est pas une charge, mais une chance pour notre pays. Il y a des emplois disponibles que personne ne veut, des patrons appellent pour dire qu’ils ont besoin de main-d’œuvre. Ils sont parfaitement capables de s’intégrer, il faut mettre en place les conditions pour le faire » [13].
En quoi ce « droit d’asile commun » que réclame Macron est-il lié à Soros ? Il s’agit tout simplement de la troisième des six demandes du plan Soros du 26 septembre 2015 pour les migrants dans l’Union Européenne [14], que nous résumons ici :
L’Union Européenne doit accepter un million de demandeurs d’asile ( e. de migrants) par an, que les pays se répartiront de manière équilibrée – en s’appuyant sur les préférences des demandeurs. L’UE donnerait 15 000 euros à chaque migrant pour leurs deux premières années afin de les accompagner dans leurs frais. Comment l’UE financerait-elle ? Elle emprunterait sur les marchés financiers…
L’UE doit financer le Liban, la Jordanie et la Turquie, à hauteur de 5 000 euros par réfugié, soit un total de 20 milliards, ces trois pays cumulant 4 millions de migrants. Les affaires n’étant jamais loin des préoccupations de Soros, l’Union Européenne devrait aider à créer des zones économiques spéciales avec un statut commercial adéquat, en particulier au Maroc et en Tunisie (zones par lesquelles arrivent également les migrants, avant de traverser la Méditerranée), afin d’attirer les investissements et de créer des emplois pour les réfugiés et les citoyens de ces pays. [Rappelons que Soros avait déclaré, en septembre 2016 : « Je vais investir dans des startups, des sociétés établies, des initiatives sociales et des activités fondées par les migrants et les réfugiés eux-mêmes » [15], ce qu’a confirmé le budget prévisionnel de l’Open Society.]
L’UE doit homogénéiser son système d’asile et établir des règles communes à ce titre.
Des routes sécurisées (des corridors) doivent être créées, qui puissent mener sans encombre les migrants de Grèce et d’Italie jusqu’à leur destination finale. Dans un deuxième temps, l’UE devra agrandir ces routes pour sécuriser les passages des migrants via la mer Méditerranée. Ceux-ci seront alors moins disposés à se cantonner à un lieu de transit… mais seront incités à poursuivre leur voyage.
Les mécanismes pratiques et financiers mis en place par l’UE devraient servir à établir des normes globales (mondiales ?) dans le traitement des demandeurs d’asile et des migrants.
Pour pouvoir absorber et intégrer plus d’un million de migrants par an, l’UE devra impliquer le secteur privé (ONG, groupes religieux et entreprises), notamment pour garantir un apport de fonds suffisants.
Nous savons donc à quoi nous attendre. En 2016, les États de l’UE ont plus que doublé les droits d’asile, soit 710 400 demandes acceptées cette année-là. L’entente étant complète sur ce sujet entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, l’infographie ci-dessous réalisée par Ouest France [16] à partir des données d’Eurostat permettra au lecteur d’anticiper l’avenir de la France sur le court et le moyen terme, en jetant un simple coup d’œil à l’Allemagne.