« On peut mettre le feu à une forêt juste avec une allumette »
L’argument du penseur Onfray est de taille. Pour lui, Kalifat et le CRIF ont eu raison d’interdire la manif « Knoll » au FN et à LFi car il y a un risque d’embrasement antisémite généralisé en France. Du pur délire, mais il faut croire que Michel Onfray a ses raisons, celles qui lui font adopter une posture à 100 % sur la ligne du CRIF, alors qu’il s’enorgueillit d’être un penseur indépendant.
L’indépendance, c’est terminé. Son argumentaire pâteux reprend les contre-vérités les plus énormes du catéchisme atlantosioniste en France, comme Ahmadinejad qui voulait « rayer Israël de la carte », alors que chacun sait que c’est Israël qui cherche à rayer l’Iran de la carte avec son arsenal nucléaire (on parle de plus de 180 « têtes »). Mais rien n’arrête Onfray : la peur est plus forte que la raison !
Onfray ou le comique involontaire de la pensée morcelée
Onfray a toujours critiqué les religions en général et l’islam en particulier, et c’est son droit. Il s’est aussi courageusement attaqué au lobby des psychanalystes, représenté par le frère de Gérard Miller affublé de son « héritage » lacanien. Il a aussi avec justesse traité le faux philosophe BHL de fauteur de guerre, ce qui est la preuve d’un esprit lucide, enfin, normal. Ce n’est pas non plus un exploit intellectuel que de dénoncer l’imposture BHL.
Mais aujourd’hui, en avril 2018, après la manif organisée par le CRIF qui sera d’ailleurs un échec populaire complet, rapport à l’extrême communautarisation d’un meurtre crapuleux, Onfray prend un virage à 180 degrés pour épouser la thèse (sioniste) dominante : l’antisionisme est un antisémitisme. C’est la substance de son discours haché, bizarre, à la limite de la programmation mentale d’un « patsy ».
À partir de là, on ne peut effectivement plus critiquer Israël, sa colonisation en marche, sa « défense » très active qui consiste à assassiner des Palestiniens, violer les traités internationaux et voler les territoires annexes. Avec ce revirement, qui pulvérise son crédit d’intellectuel indépendant, Onfray choisit le camp des forts contre les faibles. C’est un choix. Mais il n’est pas sûr que ses lecteurs épris de liberté d’expression et de sens de la justice le suivent.
Onfray ou le suicide de la crédibilité intellectuelle
L’argumentation idéologique et politique d’Onfray est tellement aberrante qu’on en vient à se demander s’il n’envoie pas un message caché aux Français qui s’intéressent à la question de la surpuissance du CRIF. Mais non, la preuve à partir de 1’19 (on fait l’impasse sur les anachronismes) jusqu’à 2’32 :
« Dire que Ahmadinejad qui à l’époque voulait rayer Israël de la carte était un personnage très sympathique parce qu’il était un ennemi des Américains, ce sont quand même des choses dites par Mélenchon, eh bien ce soit des propos qu’on peut tenir comme ça en l’air, sans que ce soit extrêmement conséquent.
C’est très conséquent de défendre un individu qui veut rayer Israël de la carte, on ne peut pas défendre Ahmadinejad simplement parce qu’il est un opposant des États-Unis quand il a dit que il fallait rayer Israël de la carte, qu’est-ce que ça veut dire, c’est un propos qu’Adolf Hitler aurait pu tenir.
On ne peut pas dire d’un côté qu’Ahmadinejad est quelqu’un de défendable et de l’autre côté descendre en disant “le fascisme ne passera pas”...
Madame Knoll a été assassinée, c’est une chose qui n’est pas correcte, c’est pas correct mais je veux dire que monsieur Ahmadinejad il en aurait tué beaucoup des madame Knoll et des madame Halimi et des, et des, et beaucoup de gens qui ont été tués parce qu’ils étaient juifs !
Donc on ne peut pas d’un côté jouer comme ça faire le cador, faire le malin, faire le kéké, en disant “il faut boycotter Israël”, “Ahmadinejad est un personnage intéressant bien qu’il veuille supprimer Israël de la carte” puis après descendre dans la rue et continuer à faire du [?] en même temps en disant “on est là pour éviter les crimes antisémites” et cetera.
Eh bien non, le CRIF a eu raison, de dire à Mélenchon qu’il n’avait pas sa place ici, que les Insoumis n’avaient pas leur place ici, un peu de décence. »
La décence, c’est cet ex-intellectuel perdu qui devrait en faire preuve en évitant de colporter des ragots sionistes pour une démonstration de... sa propre lâcheté. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous, ces penseurs français, à plier genou devant une petite association qui ne représente même pas 1 % de 1% des Français, soit, si nos calculs sont bons, un dix-millième des Français ? De quoi ont-ils peur ? De perdre leurs prébendes, leur petit siège audiovisuel, leur aura d’intellectuel, d’intervenant dans le débat public ?
Une leçon d’indépendance pour Michel la chiasse [1] Onfray
Onfray ne devrait pas chier dans son froc et surtout faire une vidéo où il se chie dessus de trouille. Il devrait faire comme nous, argumenter intelligemment (dans la limite de nos moyens, évidemment), avec des faits, des dates, des déclarations, plutôt que d’emprunter des arguments fallacieux à une clique qui tente de mettre la France et les Français sous l’éteignoir.
Merde, Michel, t’es français ou israélien ? Parce que là, t’es en train de choisir le parti de l’étranger, comme dirait l’autre. L’indépendance, ça demande du courage, c’est pas donné à tous. Mais le courage, cher Michel, ça ne tombe pas du ciel, ça se travaille, ça s’apprend, et ça finit par devenir un réflexe, une seconde nature, un automatisme, et ça permet de ne pas suivre les schémas de pensée pré-établis par le Système. La véritable pensée ne va pas sans courage, voilà.