La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé jeudi pour donner une chance d’avenir aux jeunes Européens au chômage, estimant quelques heures avant le début d’un sommet à Bruxelles qu’il était du devoir des responsables européens de les aider.
"Le chômage, en particulier le chômage des jeunes, nous cause beaucoup de souci", a dit la chancelière devant les députés du Bundestag. "Il faut leur donner une chance d’avenir, nous leur devons bien cela, en particulier parce qu’ils n’ont aucune responsabilité dans les manquements des dernières années en matière économique et financière", a-t-elle ajouté.
Les dirigeants de l’Union européenne se retrouvent à partir de jeudi après-midi à Bruxelles pour un sommet qui se penchera notamment sur le chômage des jeunes et les moyens de l’enrayer. La semaine prochaine, la chancelière recevra à Berlin plusieurs dirigeants européens dont le président français François Hollande sur le même sujet.
Il s’agira alors d’examiner comment nous pouvons dépenser de la manière la plus efficace possible les 6 milliards d’euros que l’Union européenne a déjà décidé d’affecter à la lutte contre le chômage des jeunes.
"L’Allemagne et d’autres pourront faire part de leurs bonnes expériences, accumulées sur des années et des décennies", a-t-elle dit, vantant aussi le modèle de l’Autriche, du Danemark et des Pays-Bas.
Elle a notamment cité le système de formation en alternance de l’Allemagne qui pourrait, selon elle, inspirer d’autres pays.
Tout comme son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, Mme Merkel ne rate pas une occasion de marteler son souci de faire du chômage des jeunes une priorité, même si ce phénomène n’affecte pas vraiment l’Allemagne.
La déferlante de critiques du reste de l’Europe, parfois violentes, envers une Allemagne rendue responsable des politiques de rigueur à l’oeuvre dans les pays en crise n’est sans doute pas étrangère à cette nouvelle fibre sociale. Mme Merkel est par ailleurs en campagne pour décrocher un troisième mandat de chancelière lors des législatives du 22 septembre prochain.
"Le chômage des jeunes est une conséquence directe de la politique de rigueur à sens unique que vous avez menée en Europe", lui a lancé son rival social-démocrate (SPD) Peer Steinbrück, qui s’est exprimé après elle devant l’hémicycle. Le cercle vicieux des coupes budgétaires et de l’effondrement de la croissance n’est pas brisé, a-t-il déploré.
Le parti d’opposition SPD a cependant voté avec la majorité conservatrice et libérale de Mme Merkel la quasi-totalité des plans et mécanismes d’aides mis en place depuis 2010 pour secourir la zone euro.