Les esprits se sont échauffés dans le Pas-de-Calais. Les forces de l’ordre sont intervenues dimanche 10 juin au matin dans un bureau de vote de Méricourt, ville de la 11e circonscription où se présentent Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, pour faire entrer un assesseur du Front National qui en était empêché, a-t-on appris auprès de la préfecture.
"L’incident, qui a eu lieu en début de matinée, a été réglé dans le calme et en moins d’une heure. Il est désormais clos et n’a en aucun cas perturbé ni ralenti le processus de vote dans ce bureau", a assuré la préfecture du Pas-de-Calais.
L’assesseur du Front National, qui s’était présenté au bureau de vote numéro 7 de Méricourt, mairie tenue par le Parti communiste, pour y contrôler la régularité des opérations de vote, s’était vu empêché d’entrer par le président du bureau de vote.
Intervention de la police
"Il y a manifestement eu un problème de compréhension entre les deux hommes, qui ont demandé conjointement l’intervention de la préfecture et des forces de l’ordre pour régler l’incident", a expliqué la préfecture.
"Il s’est avéré que l’assesseur du Front National était tout à fait en règle et s’était vu délivrer un récépissé attestant de l’enregistrement de sa candidature à cette fonction", a indiqué la préfecture, sans pouvoir préciser si l’assesseur avait ou non présenté ce récépissé au président du bureau de vote.
"La police a rapidement entendu les deux parties à l’extérieur du bureau de vote, et un accord a finalement été trouvé, permettant à l’assesseur FN d’entrer et d’exercer sa mission de surveillance", a-t-il été ajouté. La mairie a par ailleurs nommé deux autres assesseurs pour surveiller le vote.
Pour le Front National, "cette attitude anti-démocratique et illégale (du président du bureau de vote de Méricourt, ndlr) est très grave", s’est-il insurgé dans un communiqué.
La présidente du Front National, Marine Le Pen, qui votait dans la commune voisine d’Hénin-Beaumont, a également protesté contre l’incident, en dénonçant "les vieilles méthodes des communistes".
Le Front de Gauche a quant à lui dénoncé dans un communiqué le "comportement agressif et menaçant" de Steeve Briois, suppléant de Marine Le Pen aux législatives, qui s’était rendu sur les lieux au moment de l’incident.
Selon le parti de Jean-Luc Mélenchon, Steeve Briois "a tenté d’imposer que son assesseur soit en charge du cahier d’émargement", alors que "selon le code électoral, le président [du bureau de vote, NDLR] à la responsabilité de répartir les tâches".
Une magistrate désignée pour surveiller le scrutin
Pour Jean-Luc Mélenchon, cet incident est une "provocation" de la part du Front National. "Perturber les votes, rendre tout suspect, ce sont des méthodes assez classiques des organisations fascistes", a-t-il dénoncé lors d’une déclaration à la presse devant un bureau de vote de Carvin (Pas-de-Calais).
Selon la préfecture, suite à cet incident, le président du conseil de surveillance des élections a mandaté une magistrate afin de s’assurer du bon déroulement des opérations de vote dans la 11e circonscription.
"Mis à part cette légère tension passagère à Méricourt, tout se passe bien et normalement dans le reste des bureaux de vote", a assuré la préfecture.