Jean-Luc Mélenchon a mis en garde dimanche sur TF1 ses électeurs contre la « terrible erreur » que représenterait un vote en faveur du Front national, invitant aussi Emmanuel Macron à faire un geste envers les « insoumis » en retirant son projet de réforme du code du travail.
« Il n’y a pas d’ambiguïté dans ma position (...) Je ne voterai pas Front national, je combats le Front national. Et je dis à tous ceux qui m’écoutent : ne faites pas la terrible erreur de mettre un bulletin de vote pour le Front national car vous pousseriez le pays à un embrasement général dont personne ne voit le bout », a déclaré le candidat de la France insoumise.
Refusant de dire pour sa part s’il votera blanc ou pour Emmanuel Macron, M. Mélenchon a rappelé qu’aux régionales de 2015 déjà il n’avait pas appelé au « front républicain ». Prenant ses distances avec le « front républicain », qui consiste à « donner des brevets de pompier à des pyromanes », il s’est justifié en disant qu’« en 2002, on pensait que c’est un accident », désormais « à toutes élections », « on nous tord le bras ».
Allant jusqu’à se voir en futur chef d’une majorité de gauche, M. Mélenchon a donné un « conseil » au candidat d’En Marche !, favori d’après les sondages pour le second tour de la présidentielle face à la candidate FN. « Au lieu de m’insulter, au lieu de tordre le bras de mes amis et de les maltraiter, pourquoi par exemple ne ferait-il pas un geste ? Mme le Pen essaye au moins de parler aux Insoumis », s’est-il interrogé. « Lui, il pourrait faire un geste, il pourrait leur dire : écoutez je vous ai compris, je retire mon idée de réforme de code du travail (...) pour que vous puissiez faire un mouvement vers moi », a poursuivi M. Mélenchon, en référence à la volonté de M. Macron de réformer à nouveau le code du travail, par ordonnances, à l’été.
« M. Macron, il faut faire quelque chose, vous ne pouvez pas vous contenter de venir et de dire : Je veux un vote d’adhésion. Non, nous n’adhérons pas à vos thèses. Il prend des risques en se comportant comme il le fait », a jugé M. Mélenchon. « À mon avis, la France va se débarrasser de Marine Le Pen à cette élection, et nous, dans un mois, nous allons tous ensemble nous débarrasser de la politique de M. Macron » à l’occasion des législatives, a dit cet eurodéputé. Et M. Mélenchon a évoqué la possibilité pour lui d’être candidat aux législatives, par exemple à Marseille, Toulouse ou Lille. « J’attends des signes », a-t-il glissé.
Mélenchon se dit prêt à être le Premier ministre d’Emmanuel Macron
Une victoire du mouvement de Jean-Luc Mélenchon pourrait ainsi faire de lui un potentiel Premier ministre du leader d’En Marche !. « Aux élections législatives, je peux l’emporter. Alors oui, je me vois comme le chef de cette nouvelle coalition », a-t-il expliqué. Et donc au point d’être le chef d’un gouvernement d’Emmanuel Macron s’il l’emporte ? « Il faudra bien qu’il s’y fasse », a-t-il confirmé. Une défiance à l’égard du favori des sondages, qui selon lui ne parle pas aux « Insoumis ». « Monsieur Macron il faut faire quelque chose, vous ne pouvez pas vous contenter de venir et de dire : "Je veux un vote d’adhésion". Et puis quoi encore ? », a tonné Jean-Luc Mélenchon.
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