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Coup de tonnerre dans la presse people américaine : le catholique ultra, père de huit enfants, séparé de la mère des sept premiers, file le parfait amour avec Sarai Givaty, qui a 26 ans de moins que lui. Mel, accusé d’antisémitisme et d’alcoolisme (nous étudierons, au cours de cet article sérieux, les rapports entre ces deux pathologies), a-t-il voulu corriger son horrible image avec une Israélienne ? Et si l’amour n’avait pas de frontières, comme l’argent électronique ou les agents de la DGSE déguisés en touristes humanitaires ?
Plan com’ ou plan love ?
- Givaty ou Givaty pas ?
N’écoutons pas les mauvaises langues qui murmurent que Sarai lorgne sur le magot, à savoir le presque demi-milliard de dollars que possède l’acteur de 57 ans, ou qu’elle est mandatée par le Mossad pour empoisonner notre Américain préféré. Ça se voit que ces jaloux ils croient pas à l’amour. Non, la réponse vous la saurez en lisant la suite des aventures du couple hollywoodien le plus improbable depuis le dernier binôme de service de George Clooney, qui préfère partir en vacances avec « son pote » qu’avec « sa femme ».
Car oui, aux États-Unis, on ne plaisante pas avec l’homosexualité, surtout celle des stars. Imaginez que le grand public, qui remplit les salles de cinoche, apprenne, par exemple, pour déconner hein, que Tom Cruise, Will Smith, John Travolta, Justin Timberlake et George Clooney sont homosexuels, la vie d’ma mère comment qu’ça cliverait méchant !
Imaginez le « test screening », sans lequel un film ne sort pas, s’il ne sort pas gagnant de cette séance de formatage censée garantir le succès… Imaginez les vannes heavy dans les salles de l’Amérique moyenne, cette bonne bande de rednecks sous-cultivés, quand Clooney fera semblant d’embrasser l’héroïne… Kiss my balls you faggot ! Go fuck Rande Gerber maricon, et autres amabilités. Injouable. Et incompréhensible : Hollywood est de gauche, gay-friendly, jew-friendly. Mais Hollywood est surtout money-friendly. Et tout ce qui touche au money, tout ce qui peut impacter le money, c’est pas bon du tout.
Un homo peut-il jouer un hétéro ?
- Rande et George sont cochons comme copains
Bonne question. Dans les films français, auparavant, les Arabes – à qui la profession de comédien était fermée – étaient incarnés par des Français d’origine frisée. Ce sont souvent des acteurs juifs qui s’y collaient. On n’allait pas laisser les Arabes jouer des Arabes, ça aurait pu déraper : voiture du régisseur brûlée, prise d’otage en plateau, affaires chourées pendant les scènes...
Allons plus loin, pourquoi un Noir ne jouerait-il pas un Blanc ? Et si, par exemple, le comédien Dieudonné incarnait Shlomo Mossadeg, un scientifique juif dans Je me suis évadé de Dimona ? Hélas, le milieu de la production ne semble pas totalement prêt. Aujourd’hui, après une période difficile pour les immigrés au cinéma (et aussi ailleurs), Roschdy Zem et Sami Bouajila (on laisse de côté Samy Naceri et Jamel Debbouze pour diverses raisons, toutes artistiques) ont gagné le droit de jouer des rôles extra-arabes, ouvrant la brèche pour Tahar Rahim, qui a crevé l’écran en incarnant un… taulard arabe, dans un film à caractère homosexuel. Eh merde. Pire que les Arabes de pacotille du Grand Pardon.
Mel Gibson, le Jean-Marie Le Pen d’Hollywood
Mel, c’est un festival à lui tout seul, comme dirait Roger Hanin dans le plagiat d’Arcady qui métamorphosa d’un coup de merguez magique le miraculeux Parrain de Coppola en couscous navet. Mel, et sa ribambelle de casseroles au cul, qui en feraient la cible idéale du journal Libération, mort aujourd’hui, enfin, maintenu en vie sous perfusion d’argent public et bancaire, ce qui revient au même : alcoolique lourd, catholique lourd, anti-IVG lourd, homophobe lourd, père à l’ancienne lourd, partisan de la peine de mort lourd, antisioniste lourd, mais heureusement, acteur réalisateur producteur lourd, dollarisé à mort.
« Il faut être attentif comme le montre le mal qu’a provoqué Mel Gibson avec sa Passion du Christ qui a blessé de manière irréversible la mémoire de millions de personnes. » (Franco Zeffirelli cité par Le Monde du 18 décembre 2007)
- Mel Gibson crucifié par la presse
Chez nous, Mel n’aurait pas survécu médiatiquement une demi-journée. Les délateurs de Twitter lui auraient réglé son compte, et l’immense Thomas Legrand (ou quelque autre petit télégraphiste) l’aurait achevé dans son édito de France Inter. Rien que sa Passion… on n’ose imaginer la violence, les obusiers, le tir kroupé des humanistes de l’intelligenCia française !
Le plus drôle, c’est que le Christ de Gibson a attiré toutes les foudres, mais aussi les foules, en faisant un carton mondial, merci la pub gratuite des anticatholiques. Et comme Mel était producteur, par ici la monnaie : 30 millions de dollars d’investis, 600 millions de gagnés. La culbute de 1 à 20. Sans aucun appui des principaux studios. On se demande bien pourquoi. Heureusement, il n’obtiendra aucun des trois Oscars potentiels pour cette provocation hitlérienne. Nanti de cette fortune, le dingo se lâchera deux fois plus en phrases et frasques, faisant les beaux jours du National Enquirer. Jugez plutôt : mégastar, fortune, famille(s), maitresse(s), alcool(s), provocations. Que du bon !
Les Glaviots d’Or se trompent de cible
« Le vrai danger pour Mel Gibson est que l’industrie du cinéma, très sensible à la question juive, pourrait ne pas être aussi tolérante face à ses insultes antisémites. Déjà en 2004, à la sortie de son opus controversé sur les dernières heures de Jésus-Christ, La Passion du Christ, ce chrétien fondamentaliste qui suit la messe en latin avait repoussé les accusations d’antisémitisme, et tenté de se distancer des déclarations négationnistes de son père. Cette fois, la star en est à son deuxième communiqué repentant, le premier pour s’excuser de ses propos “ignobles”, puis un second où il aborde directement leur caractère antisémite : “Je tiens à m’excuser auprès de toute la communauté juive pour les propos malfaisants et venimeux que j’ai tenus la nuit où j’ai été arrêté pour conduite en état d’ébriété.” » (Le Monde, 4 août 2006)
Le plus drôle, disions-nous, est que le Christ de Gibson, parallèlement à son succès public, recevait les Glaviots d’Or, décernés à l’unanimité par la presse occidentale « mondiale ». Alors que le film, plutôt historique, n’est pas antisémite, ou alors c’est l’Histoire qui l’est. Mais ça, c’est une autre histoire. Non, le plus drôle, c’est que le film dangereux, pour le coup complètement passé à l’as pour ce qui est de la censure médiatico-politique, c’est Apocalypto.
- Les méchants dans Apocalypto
Apocalypto, sorti deux ans après La Passion, la critique antisioniste d’un vice consommé ou d’une finesse remarquable, si l’on ose dire. Malheureusement, habitués à la facilité, endormis par la victoire, nos censeurs sont devenus de gros bourrins qui ne réagissent plus qu’à des stimuli éléphantesques. Apocalypto, pour les amoureux du cinéma, c’est le remake musclé de La Proie nue, sorti en 1966, où l’on voit un chasseur blanc devenir à son tour la proie d’une tribu noire que ses amis (torturés) ont un peu énervée à cause d’un manque de respect (déjà). Une sorte de Zimbabwe d’avant l’heure, quoi. Pour ceux qui sont intéressés par les analyses interdites, et par les devinettes enfantines, devinez qui incarne quoi dans Apocalypto, et rendez vos copies sans pomper (comme Cloonette, ah ah ah).
Questions finales cruciales
« Les deux lions rugissants de la publicité contemporaine au-dessus de tous les autres fifres, sont Cinéma l’abrutisseur et Vinico l’empoisonneur. » (Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre, 1937)
Au fait, c’est l’alcoolisme de Mel qui l’a rendu antisioniste, comme c’est arrivé au créateur de mode Galliano lors d’une mémorable soirée dans un bistrot du Marais, ou son antisionisme qui l’a rendu alcoolique parce que ça rend super triste et tout ? Dans ce cas, pourquoi Céline ne buvait-il pas ? Parce qu’il voyait les dégâts de l’alcool dans le petit peuple qu’il soignait dans son dispensaire ?
Les militants du Hezbollah, qui ne touchent (officiellement) pas à une goutte d’alcool, et qui sont relativement anti-israéliens, seraient-ils les descendants spirituels de Céline ? Et les Mollahs iraniens ? Ah non, mauvais exemple, eux ont la main sur les importations d’alcool. Mince, c’est compliqué cette affaire.
Bon, on espère quand même que Mel et Sarai seront heureux, que leur union symbolisera la réconciliation entre les sionistes et les antisionistes, et surtout que Mel ne va pas nous développer une maladie étrange dans les deux trois ans, avec retour de Sarai au bercail. Là, on commencerait à douter un peu de l’Amour.
