Les droits de Mein Kampf (« Mon Combat ») sont devenus propriété universelle, depuis le 1er janvier 2016, après avoir cessé d’être détenus par le seul État régional allemand de Bavière, qui les avait reçus des forces d’occupation américaines. Cependant, le pamphlet antisémite d’Adolf Hitler reste un tabou en Israël où le génocide occupe une place centrale et où l’enseignement de la Shoah est obligatoire.
En Israël, sans être totalement prohibée, toute publication reste interdite à grande échelle, a indiqué le ministère de la Culture. Et même si toutes les restrictions étaient levées, rares sont les éditeurs prêts à publier le livre qui porte en germe l’extermination des juifs : 180 000 rescapés de l’Holocauste vivent en Israël, selon la fondation pour le bien-être des survivants de la Shoah.
« Même si on me payait pour ça, je ne le publierais pas », affirme Murray Greenfield, qui a fondé les éditions Gefen spécialisées dans l’histoire du judaïsme. « Ma femme a survécu à l’Holocauste » et « pour ce livre-là, on se censure même si on est contre la censure en général », dit-il à l’AFP.
Dans les faits, l’ouvrage est déjà abondamment diffusé dans certains pays et il « est disponible en ligne », souligne Dan Michman, qui dirige le centre de recherche sur l’Holocauste de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. « 12 millions de copies ont été imprimées en Allemagne, donc ce n’est pas une rareté », même en Israël.