Les commentaires sur le foot sont souvent très cons, ou un peu cons. Quand on écoute le duo Josse-Bravo qui commente les matchs sur BeIN Sports, on a quelques fois mal, et eux doivent aussi avoir mal, mais au foie, avec tout ce qu’ils s’envoient dans le cornet.
Mais il faut bien meubler, à l’antenne, et le technicien Daniel Bravo recadre l’animateur Josse, comme Larqué recadrait parfois Roland, jusqu’à l’engueulade. L’association de l’anchorman – le présentateur vedette, celui auquel le public s’identifie – et du technicien, c’est la bonne formule, encore meilleure si le technicien prend le rôle de l’anchorman, on le voit avec l’Argentin (naturalisé français) Omar da Fonseca, le plus lyrique de nos commentateurs.
Lui, il invente carrément des phrases qui n’existent pas, d’un point de vue grammatical, syntaxique, et logique. Ses mots chevauchent ses émotions, et quand c’est Messi qui a le ballon, Omar décolle dans l’espace à la puissance d’une fusée américaine, sauf qu’Omar, lui, franchit les ceintures de Van Allen, et allègrement.
Les commentaires sur les RS sont parfois très bons, on va vous refiler celui de Stéphane Rose, le déconneur de Paris Première qui écrit des bouquins de cul :
Excellent résumé du match et de l’after (l’après) : on a tous vu le Président un peu trop longtemps, comme si la victoire des Bleus était sa victoire... Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est ce qu’il nous a dit à tous, nous les Français d’en bas qui cherchons toujours la petite bête, l’emmerdement, la critique. On a fait des captures écran de son visage, à vrai dire très changeant :
Revenons maintenant au titre : So Foot, si irritant quand il fait dans la bien-pensance gauchiasso-footballistique, a lâché une critique de haute volée sur la cuvée Bleus 2022, un commentaire travaillé qu’on n’entendra pas sur TF1 ou BeIN.
Pour découvrir cette analyse fine, il vous suffit de cliquer sur l’image, vous verrez, c’est magique.
15 juillet 2018, 18h53. L’équipe de France est championne du monde pour la deuxième fois de son histoire au terme d’un mois plein de rebondissements, mais globalement maîtrisé par les Bleus. Alors qu’ils affichent 48 % de possession de balle sur l’ensemble du tournoi et une domination territoriale souvent en leur défaveur, les Tricolores forment une équipe compacte et tranchante, capable de peu concéder face aux plus grandes armadas et de surfer sur les seules vagues qui s’offrent à eux. Un peu plus de quatre ans plus tard, le 14 décembre 2022 à 21h54, Didier Deschamps et les siens rallient de nouveau la terre promise pour tenter cette fois de décrocher une troisième étoile. Sur leurs trois matchs à élimination directe, les Bleus n’ont à nouveau tenu le cuir que 45 % du temps, mais cette fois, tout est différent.
Polonais, Anglais, Marocains : tous ont eu plus ou moins l’occasion de mettre fin à l’aventure française. Là où, à Moscou, il ne faisait aucun débat que la meilleure équipe de la compétition avait été sacrée, tout semble plus nuancé à Doha. Jules Koundé a d’ailleurs parfaitement résumé la situation actuelle après la demi-finale : « On a parfois été sur un fil, mais heureusement pour nous, Hugo (Lloris) a fait quelques arrêts et on a eu un petit peu de chance. » Le recordman de sélections et capitaine avait déjà été excellent en 2018, mais cette fois, ses exploits sont répétés et vitaux pour maintenir débout sur le ring une équipe qui encaisse les coups sans tomber K.O. Néanmoins, il n’est pas question non plus de cataloguer cette formation comme une bande de chanceux qui subit beaucoup et se repose uniquement sur un dernier rempart infranchissable. À l’heure où les comparaisons avec l’épopée victorieuse de 2018 fleurissent, il semble quand même important de rétablir certaines vérités.
On ajoutera une chose, qui se révèle avant et après chaque match des Bleus : par masochisme national – dont on n’étudiera pas l’origine ici –, à chaque fois que l’EDF (l’équipe de France) rencontre un gros client, et qu’elle finit par le battre, c’est de la chance. Or, dans les années 80-90, quand le football italien dominait l’Europe et trustait tous les titres, les commentateurs sportifs tricolores s’extasiaient sur l’efficacité à la fois injuste et redoutable des Ritals. Nous, on jouait bien mais on perdait, presque toujours.
Il faut croire que bien jouer n’est pas déterminant dans le résultat final, la preuve avec le Maroc, qui joue divinement bien. On dirait carrément l’Ajax des grandes années croisé avec le Barça des grandes années ! Le ballon remonte vite, on oublie les 1 000 passes latérales des Espingouins, ça combine à trois-quatre dans les coins, ça élimine collectivement des adversaires qui ne savent plus où donner de la tête, ça produit des occasions, ça frappe, ça dribble, ça construit et ça bétonne au milieu, hélas, ça manque juste d’un finisseur-tueur à la Mbappé, à la Messi (qui a décroché, depuis qu’il a la trentaine) ou même à la Giroud.
La passe de Varane à l'origine du but de Theo est une passe clé. Celle qui debloque des situations et met en danger l'adversaire. Une passe quasi décisive.
Lors de la 1/8e de finale Maroc- Espagne, les espagnols ont tenté plus de 1000 passes dont seulement 8 Passes clés #FRAMAR pic.twitter.com/5mjjsw9ocm
— Le meilleur joueur du monde (@Meilleur_joueur) December 14, 2022
Les Français ne jouent pas toujours bien, mais ils se battent, en bons Gaulois. Faut croire que même dans cette équipe black-blanc-black, il y a du Vercingétorix ! À ce propos, on n’entend plus Finky, qui adore pourtant le foot, et on le respecte pour ça. Visiblement, Finky aime plus la victoire qu’il ne déteste l’immigration sauvage ! Et pour la victoire en foot, ou en sports co, mieux vaut miser sur le patriotisme français qu’israélien... Et puis Finky déboîte Annie Ernaux, même avec de mauvaises raisons, on prend. Les ennemis de nos ennemis sont nos amis... Si ça continue, il fera des conférences chez nous. Tout est possible, en France.
Impossib pas fwançais.