Des manifestants ont saccagé les locaux du parti islamiste tunisien au pouvoir Ennahda, à Mezzouna, près de Sidi Bouzid, et à Gafsa (centre) pour dénoncer le meurtre mercredi d’un opposant et des manifestations se déroulaient dans plusieurs villes, dont Tunis.
Plusieurs dizaines de manifestants ont pris d’assaut les locaux d’Ennahda à Mezzouna, à 75 km au sud-est de Sidi-Bouzid, avant de l’incendier, selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP.
À Gafsa, dans le bassin minier tunisien, des dizaines de personnes ont pénétré dans les locaux d’Ennahda, y brisant les meubles et arrachant les banderoles du mouvement. Quelque 700 personnes manifestaient pacifiquement dans cette même ville.
Par ailleurs, environ deux mille manifestants scandaient des slogans anti-islamistes à Sidi-Bouzid, le berceau de la révolte de 2011. Des centaines de personnes ont aussi manifesté Kasserine et Béja (nord-ouest) et Bizerte (nord).
À Tunis, une foule sans cesse grandissante se réunissait devant le ministère de l’Intérieur sur l’avenue Habib Bourguiba haut lieu de la révolte de 2011. Vers 12H00 (11H00 GMT) ils étaient quelque 2 000 manifestants.
Chokri Belaïd, qui dirigeait le parti des Patriotes démocrates et était une des figures de l’alliance de mouvements de gauche appelée le Front populaire, a été tué de plusieurs balles en sortant de chez lui mercredi matin.
Ses proches ont accusé les islamistes au pouvoir du parti Ennahda d’être responsables de ce meurtre, alors que les violences politiques et sociales se multiplient en Tunisie depuis la révolution il y a deux ans.