NDLR - Avertissement de la part du blog ayant reçu le témoignage du CRS :
Le témoignage suivant nous a été directement communiqué, à Hoplite et à moi, par un lecteur anonyme de nos blogs, se disant CRS.
Nous ne pouvons, vu le contexte, vérifier l’identité, qui nous est inconnue, de cette source ni la véracité de ses dires. De surcroît, nous ne sommes pas journalistes, c’est-à-dire protégés par une carte de presse et le secret professionnel contre d’éventuelles poursuites en diffamation et autres, susceptibles d’être diligentées contre nous par le régime.
Par conséquent, nous déclinons toute responsabilité dans l’hypothèse où les dires de notre source, dont nous ne pouvons garantir la crédibilité, seraient contestés par qui que ce soit. A chacun de se faire son opinion.
Toutefois, pour notre part, nous n’avons aucune raison de douter de ce témoignage, qui correspond à de nombreux éléments concordants (vidéos, récits de personnes abusivement interpellées et/ou placées en garde à vue voire brutalisées et même carrément tabassées) sur le fait que des consignes ont été données aux forces de l’ordre pour provoquer, arrêter abusivement et terroriser quantité de participants au mouvement La Manif Pour Tous.
Témoignage d’un CRS a vu passer des ordres « fous furieux » pour tabasser des manifestants pacifiques !
Faisant partie des forces de l’ordre, je ne peux malheureusement pas trop m’épancher publiquement sur vos sites. Chez nous il y a régulièrement des chasses aux sorcières, notamment en ce moment avec le mouvement du Printemps Français, auquel de nombreux collègues adhèrent, ou du moins partagent l’essentiel des idées.
Je vous confirme la plupart des témoignages qui sont mis en exergue sur vos blogs concernant la répression des manifestants, ou simple sympathisants. Avec mon unité nous avons régulièrement participé aux services d’ordre mis en place sur Paris pour les manifestations.
Outre la minimisation systématique du nombre de participants, j’ai assisté à de nombreuses aberrations, la liste serait trop longue à écrire. Mais lors de la semaine précédent la manif du 26 mai, plusieurs fois ils nous a été demandé de « provoquer » les manifestants afin de procéder à leurs interpellations… Première fois en quelques années de CRS que j’entends un tel ordre, inique, sur nos fréquences radio.
Mais le plus inquiétant est la panique totale qui touche nos « chefs », commissaires et autres directeurs, qui sont dépassés et débordés par un mouvement d’une telle ampleur. Les unités spécialisées dans le maintien de l’ordre sont tenues à l’écart des situations chaudes, les unités locales (jeunes et inexpérimentées) sont quant à elles systématiquement utilisées pour « casser » du manifestant.
Une anecdote particulièrement parlante : un soir de semaine (il y a peu), nous avions reçu l’ordre en fin de soirée, d’évacuer des membres du Printemps Français qui manifestaient devant l’Assemblée Nationale. Alors que nous procédions à la dite évacuation de façon calme et pacifique, un très haut gradé fou furieux nous a tancés, estimant que nous étions trop mous, et conciliants avec les « fauteurs de troubles », finalement nous avons été relevés sur la mission par une compagnie d’intervention parisienne qui n’a pas hésité à gazer et tabasser les manifestants dans le métro… pendant que nous étions cantonnés (punis) à garder une rue perpendiculaire à l’assemblée en pleine nuit…
Partager ce témoignage sur twitter Nous nous posons de nombreuses questions entre nous, la plupart de mes collègues (ce qui m’a d’ailleurs fortement étonné je vous l’accorde) sont conscients que cela ne pourra pas durer bien longtemps, nous serons amenés à faire des choix dans les années, voir les mois à venir. J’ose espérer que nous ferons les bons, j’en suis de plus en plus persuadé.
Un délégué du Procureur d’Angoulême démissionne à cause de la gestion « particulière » des dossiers de La Manif pour Tous.
Délégué du Procureur d’Angoulême, il présente sa démission le 9 juillet dernier face à une actualité qui a mis à mal les valeurs de justice et d’impartialité qu’il servait depuis 14 ans. Mû par un engagement au service de l’intérêt général, François Méhaud, dénonce des instructions au Parquet à visées politiques ou idéologiques dans les affaires dites de La Manif pour Tous.
Depuis plusieurs mois, les sympathisants de La Manif pour Tous font l’objet d’un nombre spectaculaire d’arrestation et de garde à vue alors qu’aucune atteinte aux biens ou aux personnes n’ont été recensé. Environ 1000 arrestations pour plus de 500 gardes à vue et 1 seule condamnation – qui vient d’être annulée -, c’est le décompte actuel et qui continue encore avec les Veilleurs. L’emprisonnement immédiat de Nicolas Bernard-Buss 23 jours à Fleury-Merogis avait suscité une vive émotion par l’utilisation du mandat de dépôt à caractère pourtant exceptionnel. Son procès, qui s’est déroulé hier, a confirmé l’absurdité de la peine car aucune des charges qui l’ont mené en prison n’ont été retenues.
« La Cour d’Appel de Paris a examiné les faits reprochés à Nicolas avec une sérénité qui avait sans doute fait défaut à l’occasion de son passage en comparution immédiate. », a déclaré La Manif pour Tous dans un communiqué à l’issue du procès.
Dans ce contexte, François Méhaud, expose dans une lettre au Procureur pourquoi, en conscience, il ne peut continuer à assumer les missions qui lui sont confiées par un système qui semble cautionner le « délit d’opinion ».
« Allant jusqu’à interdire aux citoyens d’exercer librement leur devoir de conscience face à ce qu’ils considèrent comme étant une loi injuste et mensongère, la situation actuelle est particulièrement délétère et mène à considérer que l’on sanctionne un délit d’opinion. Cela n’est pas concevable dans une démocratie. », affirme-t-il.
Concernant le jeune Nicolas Bernard-Buss, François Mehaud déclare : « Je suis intimement persuadé que dans cette affaire, le parquet n’a pas fait preuve d’indépendance d’esprit, mais a suivi des instructions à visées politiques et idéologiques, données par la chancellerie. »
Une décision mûrement réfléchie qui prend en compte les imperfections d’un système, qui peut cependant faire vivre certaines valeurs comme l’objectivité, l’impartialité et la mesure. « Je reconnais la nécessité de consignes générales pour une application efficace de la politique pénale. Ces consignes ne doivent toutefois pas interférer, et encore moins de manière partisane, sur les facultés d’appréciation des magistrats fussent-ils du Parquet. » assure-t-il.