Plusieurs centaines de jihadistes, un peu plus de 400 éléments selon des témoins sur place, se sont regroupés ces derniers jours au Mali à Bambara Maoudé, entre le lac Niangay et le lac Do, une zone totalement contrôlée par les islamistes, à un peu moins de 800 kilomètres de Bamako.
En provenance directe de Tombouctou et de Gao, dans le nord du pays, avec armes et véhicules, ces hommes viennent grossir aussi bien les rangs d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), que ceux du groupe islamiste malien Ansar Dine, ou encore du Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest). Des membres de la secte Boko Haram, basée au Nigéria, sont également là.
Terminé désormais le jeu de con admirablement poursuivi jusqu’ici par Ansar Dine, qui consistait à se rendre fréquentable, sur le plan international, en refourguant à la table du fourbe Blaise Compaoré la « charia pédagogique » et autre prétendu renoncement à la violence.
En retirant, le 1er janvier dernier, façon « Bonne année, mon cul ! », son offre initiale de cessation des hostilités avec Bamako, Ansar Dine a tombé un masque qui s’effritait déjà depuis un petit moment.
Ce bivouac des idiots utiles à la barbe pointue à Bambara Maoudé scelle les grandes retrouvailles entre Aqmi et Ansar Dine. De fausses retrouvailles, puisque les deux mouvements travaillent de concert sur le terrain, notamment par le biais de milices communes qui s’emploient à désarmer tout ce qui n’est pas islamiste. Les hommes du MNLA (Mouvement de libération de l’Azawad) en savent quelque chose.
Pendant ce temps, dans le nord du Mali, les truands du Mujao ont jeté leur dévolu sur une petite localité, Inhannil, au nord de Kidal, à proximité de la frontière algérienne.
C’est, depuis le début de la crise malienne, la première fois que le Mujao s’éloigne de la région de Gao où il règne en maître. Ses membres, que l’on soupçonne d’être appuyés lourdement par l’inévitable Qatar, ont annoncé leur intention d’installer dans la zone d’autres bastions jihadistes, avec comme objectif à terme d’attaquer l’Algérie toute proche.
Or, la région de Kidal est sous la coupe d’Ansar Dine. Voir la cavalerie du Mujao débarquer dans le coin sans s’attirer les foudres des sardines enturbannées, est bien le signe au moins d’une connivence, et probablement aussi de liens étroits, en dépit des bobards débités ces derniers temps depuis l’ONU jusqu’à Ouagadougou.