Chers amis cinéveillés,
Défaite majeure pour les tenants d’une politique d’instigation de la "guerre raciale", le Conseil constitutionnel vient de rejeter la loi visant à réprimer la contestation des génocides. Aussitôt, les principaux candidats se sont engagés, en cas de victoire, à présenter une nouvelle loi allant dans le même sens.
L’enjeu de ce sujet a plusieurs ressorts : tenter de rallier les voix des quelques 500 000 électeurs d’origine arménienne, punir la Turquie pour ne pas accepter de servir de base inconditionnelle à l’OTAN, mais surtout servir de paravent au tabernacle de la loi Gayssot en multipliant les clientélismes communautaires.
À l’occasion de la sortie DVD de « Main basse sur la mémoire - les pièges de la loi Gayssot », Clap 36 a souhaité contribuer au débat en envoyant le film aux parlementaires et sénateurs qui ont demandé la saisine du Conseil constitutionnel. Voici la lettre que nous avons adressée, accompagnée du DVD, au Parlement, Sénat et Conseil constitutionnel :
Madame, Monsieur ,
Vous avez estimé inconstitutionnelle la loi visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi, refusant ainsi que le communautarisme se propage dans la législation française.
Le climat politique développé autour de la tragique actualité de Toulouse et de Montauban nous le démontre une fois encore, cette question est un danger majeur pour l’existence même de notre République.
C’est pourquoi notre collectif a l’honneur, Madame, Monsieur, de vous demander d’ouvrir publiquement le débat que soulève l’instauration de ces « lois mémorielles », au nom de l’universalité des principes républicains, en particulier la liberté d’expression, « d’autant plus précieuse que son exercice est une condition de la démocratie », le principe d’égalité, la liberté de la recherche, et le principe de la séparation des pouvoirs.
Le film documentaire que nous offrons à votre réflexion, « Main basse sur la mémoire - les pièges de la loi Gayssot », met en relief le caractère désastreux de cette institutionnalisation d’une histoire légale, non seulement pour l’histoire et le droit, mais aussi pour l’idée même d’une République qui ne peut survivre qu’en restant strictement neutre par rapport aux débats entre communautés, aux sacralisations d’événements historiques et au désir de chaque groupe particulier d’imposer à la collectivité nationale son propre « devoir de mémoire ».
La réalisatrice Béatrice Pignède a voulu explorer vingt ans après, le bilan déplorable de la loi Gayssot, « mère de toutes ces lois » : atteintes aux libertés, concurrence génocidaire, surenchère victimaire, renouveaux identitaires et racistes, gigantesques détournements financiers.
Nous serions extrêmement sensibles à ce que vous vouliez bien nous faire connaître votre sentiment sur ce sujet qui nous semble essentiel à la vie de la cité.
Confiants dans votre sens de l’intérêt public, et ouverts à vos propositions, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur , l’expression de nos salutations républicaines.
Collectif Clap 36 pour le cinéma indépendant