Merci à Lucien Cerise d’avoir pris le temps à 35:00, comme à son habitude, d’éviter le piège de la simplification.
Nietzsche a aussi fait l’arbitre entre Héraclite et Parménide avec son célèbre aphorime : Tu dois devenir celui que tu es (§270 Le Gai Savoir). Et pour rebondir sur l’erreur comme condition, le paragraphe le plus connu : La vie n’est pas un argument (§121 Le Gai Savoir).
Le language est une interface entre soi et le réel, un système de représentation.
La réalité n’est pas le réel (visible), la réalité n’existe que dans la tête de l’homme.
Il n’en demeure pas moins que les mots, même s’ils ne sont que des outils et des étiquettes, servent aussi à bâtir une société avec sa culture, son code de conduite et ses lois (énonçable) et les mots sont donc une précieuse béquille pour l’homme dans un monde où le vivant devient une question politique.
Ainsi, il n’y a ni forme commune ni correspondance formelle entre "le visible et l’énonçable", ce sont deux dimensions hétérogènes : "chacun envoie sa flèche dans la cible de l’autre, c’est une bataille" dira Foucault.
Le Savoir c’est effectuer le "non-rapport" entre le visible et l’énonçable, qui lui-même est pris dans les jeux de forces des relations de Pouvoir.
Deleuze ajoutera : La vérité n’existe pas indépendamment de la procédure (le Savoir est procédure), et la procédure c’est la combinaison du processus visible et du procédé énonciatif. On peut donc récupérer Foucault et Deleuze contre les progressistes contrairement au mythe répandu dans les cercles de droite.
Et si nos maîtres s’intéressent désormais au language et ses conventions, c’est afin de diluer notre capacité à penser/effectuer le non-rapport et nous affaiblir aux niveau des relations de Pouvoir, ils ont en ligne de mire l’écroulement de la pensée critique grâce à la "caution morale progressiste".
Rappelons-nous le fameux "qu’est-ce qui vous fait dire que je suis un homme ?" chez Schneidermann... https://www.youtube.com/watch?v=AJ6...
Donc si vous dîtes parmi les migrants il n’y a que des hommes ?... cqfd
Permettez-moi enfin de jeter un pavé dans la marre.
Lorsqu’un Malien vous dit "je suis Français" en montrant sa carte d’identité, il s’agit déjà du même principe, il faudrait séparer citoyenneté et nationalité...
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