Le premier vice-président du Congrès général national (CGN, parlement) a déclaré, le 2 mai, « illégale » l’élection controversée de l’homme d’affaires proche des islamistes Ahmed Miitig au poste de Premier ministre.
Lors d’une séance plénière présidée par le premier vice-président du Congrès, Ezzeddine Al-Awami, Ahmed Miitig, 42 ans, a obtenu au terme d’un troisième tour, 113 votes, en deca du nombre requis de 120 votes favorables. Des députés avaient, toutefois, réclamé la poursuite de la session pour tenter de convaincre des députés opposés à M. Miitig de changer d’avis et surtout attendre d’autres députés qui étaient alors absents.
La télévision d’État a interrompu la retransmission avant de la reprendre une heure plus tard pour annoncer un nouveau résultat. Selon le second président du Congrès, Salah al-Makhzoum, M. Miitig avait pu réunir 121 votes. Le premier vice-président du Congrès a contesté ce nouveau résultat, affirmant que le premier résultat annoncé avait déjà été validé et la séance levée.
Il a également qualifié, dans deux lettres adressées dimanche soir au gouvernement et aux membres du Congrès, l’élection de M. Miitig de « nulle et illégale », demandant au gouvernement sortant d’Abdallah Al-Theni, de continuer à gérer les affaires courantes, jusqu’à l’élection d’un nouveau Premier ministre.
Le porte-parole du cabinet sortant, Ahmed Lamine, a indiqué que le gouvernement allait appliquer les directives qui lui sont parvenues de la présidence du Congrès.
Chérif al-Wafi, un député libéral a accusé les blocs islamistes d’avoir « violé la déclaration constitutionnelle », sorte de Constitution provisoire rédigée par la rébellion en 2011.
Au cours d’une conférence de presse, M. al-Wafi a indiqué qu’il allait, avec plusieurs autres membres, « prendre les mesures juridiques nécessaires » pour empêcher M. Miitig de prendre les rênes du gouvernement.
La confusion autour de l’élection d’un nouveau Premier ministre illustre les divisions profondes à la tête d’un Etat déjà faible et qui ne contrôle qu’une partie de la capitale Tripoli.
Depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est confrontée à une grande instabilité politique, des tendances séparatistes et à des violences incontrôlées dans un contexte de prolifération de milices et de groupes terroristes armés.
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