L’Otan est préoccupée par les affrontements entre les armées tunisienne et libyenne qui se produisent au centre de la ville de Dehibat, située sur la frontière entre les deux pays, a indiqué vendredi la porte parole adjoint de l’Alliance, Carmen Romero.
"Nous sommes préoccupés par cet incident frontalier", a-t-elle annoncé aux journalistes à Bruxelles.
Selon Mme.Romero, l’Otan "condamne la violation de l’intégrité territorial d’un autre état et appelle les parties à une retenue".
Les médias occidentaux ont rapporté vendredi que les forces de Mouammar Kadhafi ont lancé une attaque massive sur le poste-frontière tuniso-libyen de Dehibat. Jeudi, les insurgés libyens ont repris le contrôle de ce poste aux forces loyalistes, qui s’en étaient emparés plus tôt dans journée.
Les autorités tunisiennes ont protesté jeudi contre la violation de leur frontière opérée par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi au cours des affrontements avec les insurgés. Toujours selon les autorités de Tunis, des obus d’artillerie libyens sont tombés sur son territoire.
Depuis la mi-février, la Libye est le théâtre d’une révolte dirigée contre le régime de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans. Pour réprimer la rébellion, le leader libyen a fait appel aux forces armées, ce qui a attisé le conflit, le transformant en guerre civile.
La résolution du Conseil de sécurité de l’Onu du 17 mars prévoit la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et autorise le recours à la force pour protéger les populations civiles. Les frappes aériennes d’une large coalition internationale sur les troupes du colonel Kadhafi ont débuté le 19 mars. Selon les autorités libyennes, ces raids ont fait des dizaines de morts parmi les civils. Cette information n’est pourtant pas confirmée par les pays occidentaux.