Après plus de 5.300 sorties aériennes en 8 semaines d’opération, l’Otan n’arrive pas à contrer les forces du colonel Kadhafi, qui assiègent depuis plusieurs semaines la ville portuaire de Misrata, sous contrôle de l’insurrection.

A plusieurs reprises, la ville a été la cible d’offensives des troupes loyalistes, dont la tactique consiste à l’isoler en s’en prenant à son aéroport, en coupant les routes et en tentant de miner son port.

Alors que l’objectif de l’opération Unified Protector de l’Otan est de protéger les populations civiles et de veiller au respect d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire libyen, en vertu de la résolution 1973 des Nations unies, des avions légers habituellement utilisés pour de l’épandage agricole, auraient été utilisés au cours de la journée du 7 mai pour larger des bombes sur des cuves de pétrole à Misrata. C’est, du moins, ce qu’a affirmé un porte-parole des rebelles.

Le même jour, la rébellion a également affirmé que des hélicoptères aux couleurs d’organisations humanitaires auraient survolé le port de Misrata pour y larguer des mines le 5 mai. « Ils portaient les emblèmes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, pour que ceux qui les voient pensent qu’ils étaient en mission humanitaire » a déclaré Souleiman Fortiya, le représentant de Misrata au sein du Conseil national de transition, l’organe politique de le rébellion libyenne.

Un travailleur humanitaire basé à Misrata a confirmé cette information, de même que l’Otan, dont un des bâtiments a pu observer les hélicoptères. Cependant, l’organisation atlantique n’a pas indiqué si les appareils portaient les marques de la Croix-Rouge.

La mission de l’Otan est rendue compliquée par la tactique employée par les forces du colonel Kadhafi, qui ont placé des chars dans des quartiers habités, ce qui empêche les avions de la coalition de réaliser des frappes.

Par ailleurs, le vice-président du CNT, Abdel Hafiz Ghoga, a affirmé que l’Italie allait « très bientôt » leur fournir des armes. A Rome, des sources diplomatiques ont précisé qu’il s’agissait « de matériels d’auto-défense » et qu’il n’était pas question « d’armes d’assaut ».

Cela étant, Abdel Hafiz Ghoga a donné une information qui donne à réfléchir. Selon lui, en effet, le nombre de combattants rebelles s’éleverait à 3.000 hommes. C’est quand même très peu pour prétendre à battre les troupes du colonel Kadhafi…