260 films produits par an.
Quelque soit son opinion, c’est beaucoup trop par rapport à la taille du marché disponible pour le cinéma français, qui s’exporte très mal (joies de l’exception culturelle, quand les films de Renoir faisaient le tour du monde et étaient diffusés dans les salles américaines).
Il faudrait théoriquement en produire une petite centaine par an, en professionnalisant la filière et en remettant le scénario au coeur du système, c’est à dire rompre une bonne fois pour toutes avec la politique désuète du cinéma d’auteur qui ne produit plus que des premiers films indigents et des oeuvres complaisantes... sauf pour la petite caste qui en vit.
Un type comme Chabrol a pu capter des financements pendant des décennies pour produire, inlassablement, le même film, en exerçant par ailleurs un contrôle total sur le scénario. Et il est loin d’être le seul à avoir joui d’une rente financière au nom de la défense du "cinéma d’auteur". Les mecs peuvent enchaîner bides sur bides tout en se ménageant des années confortables de "prise de recul" durant lesquelles pépère pourra se retirer de la vie active afin de "méditer" son prochain film.
On est en tout cas vraiment très loin de la vie de bohème et de l’incertitude liée au métier d’artiste...
A Hollywood, on réécrit 10 fois un film en 3 mois ; en France, un réalisateur qui acceptera de revoir sa copie deux fois est déjà un artiste compromis.
Le pire c’est que toutes ces merdes subventionnées justifient l’existence parallèle d’un cinéma dit "populaire" qui n’est en réalité qu’une machine à cash conçue dans le but délibéré d’équilibrer le système et qui donc, chaque année, nous apporte sa livrée de grosses comédies franchouillardes toujours plus indigentes mettant à l’affiche les comiques à la mode (Debbouze, Dubosc). Moins les films "d’auteur" rencontrent le public, plus les films commerciaux doivent être calibrés afin de capter le public le plus large et faire rentrer du pognon dans les caisses et ce, dans le but de maintenir l’illusion de la rentabilité du système ("le cinéma français se porte très bien"). Le métier de comique est d’ailleurs devenu une formation qualifiante pour prétendre écrire et réaliser des films.
Le cinéma commercial américain, souvent propagandaire, est en réalité beaucoup plus intéressant, car ancré dans le monde contemporain et dans les mythes qui structurent l’identité américaine.
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