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Les talibans en Afghanistan pour de bon

Il n’y aura pas de « victoire militaire décisive » en Afghanistan, ce serait « irréaliste » de l’espérer. Ce sont là les mots mêmes du général de brigade Mark Carleton-Smith, le plus haut gradé britannique en Afghanistan.

Au terme d’un second tour sur le front, le général s’est adressé à l’hebdomadaire Sunday Times pour livrer ce qu’il présente comme une conception raisonnable de ce que l’on peut espérer du volet militaire de la mission internationale en Afghanistan.

« Nous n’allons pas gagner cette guerre. Il s’agit de réduire le conflit à un niveau gérable d’insurrection qui ne soit pas une menace stratégique et qui puisse être maîtrisée par l’armée afghane », a soutenu le commandant militaire britannique dans la province d’Helmand.

Selon ce haut gradé, cela implique non seulement qu’il faut accepter l’idée que persiste un certain degré d’activité insurrectionnelle après le départ des troupes internationales, mais aussi celle que pour atteindre « ce niveau gérable d’insurrection », on puisse négocier avec les talibans. « [...] Si les talibans sont prêts à s’asseoir à une table et à discuter d’un accord politique, alors c’est précisément le genre de progrès qui met fin à des insurrections comme celles-là. Ça ne devrait pas mettre les gens mal à l’aise. »

L’idée est d’ailleurs défendue par le président afghan, qui a tendu récemment la main, en vain, à un important chef taliban.

Selon la BBC, les commentaires du général de brigade sont le reflet d’une opinion fort répandue tant chez les militaires que chez les diplomates britanniques en poste en Afghanistan.

Nombreux seraient ceux à penser que les talibans représentent une certaine partie de la population afghane et ne doivent donc pas être écartés des débats sur l’avenir du pays.

Ces commentaires du général de brigade surviennent quelques jours après la divulgation par un journal français d’un mémo d’un diplomate français, dont l’authenticité n’a pas été confirmée, rapportant les vues pessimistes de l’ambassadeur britannique en Afghanistan.

Interrogé sur les propos du chef du contingent britannique par Reuters, le ministre afghan de la Défense, Abdul Rahim Wardak, les a présentés comme « l’opinion personnelle » d’un officier et s’en est dit « déçu ».

Il convient cependant que pour triompher de l’insurrection, il faut aussi une action politique et économique.

Source : http://www.radio-canada.ca