Pour l’organe de la Confédération en charge de la sécurité informatique, les récentes cyberattaques, comme celle du site de PostFinance par des sympathisants de WikiLeaks, ont atteint une "toute nouvelle qualité". Chacun peut participer à de tels piratages "primitifs".
"Je n’ai encore jamais vu une attaque organisée aussi rapidement", relève Pascal Lamia, directeur de la Centrale d’enregistrement et d’analyse pour la sûreté de l’information (MELANI) de la Confédération. Ce qui est inquiétant, c’est que tout le monde peut y participer, "sans la moindre connaissance en matière d’informatique", dit-il dans le "Bund" et "Tages-Anzeiger".
Quelques dizaines d’utilisateurs en Suisse se sont associés aux attaques, mardi, du site internet de PostFinance. Le programme de participation à l’attaque par déni de service a aussi été téléchargé et utilisé depuis des adresses IP en Suisse, selon l’expert.
Plainte nécessaire
Mais les autorités ne peuvent enquêter que si une plainte est déposée, souligne Pascal Lamia. Le chef de MELANI espère que PostFinance en déposera une. Grâce aux traces laissées par les pirates, la police pourrait savoir quel ordinateur suisse a participé à l’attaque contre l’établissement financier de La Poste.
Une plainte permettrait aussi de montrer qu’un tel piratage informatique "n’est pas un jeu". Si PostFinance y renonce, ça serait "comme si la police effectuait des contrôles de vitesse sans coller d’amendes", estime le chef de MELANI. PostFinance n’a pas encore décidé si une plainte sera déposée, a indiqué son porte-parole.
Les sympathisants de Julian Assange ont bloqué mardi la page internet du site PostFinance. Ils réagissaient à la décision de l’établissement financier de fermer le compte du fondateur de WikiLeaks après avoir découvert des données incorrectes sur son domicile.
Julian Assange, détenteur d’un passeport australien, avait déclaré habiter Genève. Selon PostFinance, les pirates informatiques n’ont pas eu accès aux comptes.