La propriété confère des responsabilités. Selon les confidences du parlementaire européen Nigel Farage (UKIP. Parti pour l’indépendance du Royaume Uni), des propriétaires de maisons grecs s’équiperaient de Kalachnikov, de peur d’être contraints dans un proche avenir, de défendre leurs biens. Selon l’opinion de Farage, beaucoup de signes laisseraient présager l’imminence d’une insurrection générale.
Voici ce qu’il sait au sujet de la Grèce actuellement en train de sombrer dans le chaos.
« J’ai de nombreuses fois parlé de ce problème grec, et dimanche dernier [12 février] fut un jour dramatique où le Parlement a siégé pour décider s’il acceptait ou non le nouveau plan de sauvetage. Il s’y est passé un certain nombre de choses intéressantes. Avant le vote, 80 000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement grec, et ont en réalité tenté de le prendre d’assaut…
Il y avait 5000 policiers grecs sur place, qui se sont servis de gaz lacrymogènes. Une dizaine de grands bâtiments étaient en flammes. C’était vraiment une mise en scène dramatique, à laquelle on pouvait assister ce dimanche à Athènes. Avant le vote, le Premier ministre grec déclara : Dans un pays démocratique, il n’y a pas de place pour la violence et la destruction.
Quel pays démocratique ? lui ais-je rétorqué aujourd’hui [15 février] à l’assemblée du Parlement européen. Comme vous le savez, il y a en Grèce un Premier ministre qui n’a été élu par personne, et la dite troïka composée de bureaucrates de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fond monétaire international. Ces trois types passent une fois par quinzaine pour expliquer au premier ministre grec ce qu’il doit faire ou ne pas faire. Il n’y a pas de démocratie en Grèce. On a volé la démocratie au pays qui l’a inventée. Peut-on encore s’étonner que le peuple descende dans la rue et qu’il y ait des violences, alors qu’on l’a privé de ses droits ? C’est là l’élément central que j’ai souligné aujourd’hui. »
Quant au fait que la police tende actuellement peu à peu à se retourner contre son maître, Farage déclare :
« Je l’approuve, car la suite de la citation de Papademos [le Premier ministre grec] fut celle-ci : cette attitude ne sera pas tolérée ! Cela annonce bien une volonté de réagir très durement.
Et les protestations n’ont pas eu lieu qu’à Athènes, mais aussi dans toutes les grandes villes du pays. Nous constatons que la police a compris que le peuple grec était désespéré. Nous parlons d’un pays dont la société est à la veille d’imploser.
En Grèce, le niveau de vie s’effondre. La vitesse à laquelle l’économie du pays recule ne fait que s’accélérer. Ils sont comme pris dans un tourbillon de déflation mortelle et je pense que la police s’est rendu compte qu’il y aura prochainement un nombre incroyable de sans-abri.
Les gens en sont au point qu’ils abandonnent leur enfants, les donnent à l’État ou les proposent à l’adoption, car ils n’ont plus les moyens de les nourrir. Ce que je veux dire avec cela, c’est que la situation est vraiment très, très mauvaise…
Mais je voudrais encore vous dire une autre chose que je n’ai pour le moment racontée à personne. Vous êtes le premier à qui je la confie. J’ai reçu la semaine dernière la visite d’un ex ambassadeur grec de premier plan. Il était un de ceux qui ont négocié l’entrée de la Grèce dans le marché interne européen dans les années 70-80. Il m’a dit que lui et ses amis qui tous vivent dans les faubourgs d’Athènes dans des maisons un peu isolées, achètent tous des Kalachnikov. Il m’a dit : nous le faisons, car nous sommes convaincus que ceux d’entre nous qui possèdent du patrimoine se verront prochainement contraints de défendre leurs biens.
Cela fait extrêmement peur. Et malgré tous ces événements -parce qu’il n’y a pas assez de politiciens grecs courageux- ils votent pour ce plan de sauvetage et pour encore plus d’économies et d’austérité. Très honnêtement, je suis convaincu que si l’on continue sur cette lancée, on en arrivera à une révolution. »