Les sanctions ont provoqué en effet une militarisation croissante de l’économie russe pompée par le complexe militaro-industriel qui absorbe l’essentiel des ressources de la société civile en matières de compétences professionnelles (informatiques, télécoms, électronique, aéronautique, génie naval, etc) et des ressources budgétaires. A tel point que l’industrie d’armement joue le rôle de moteur essentiel de relance de l’économie par la dépense publique, grâce à l’épouvantail de la menace extérieure qui joue à merveille son rôle de mobilisateur des énergies et des esprits ligués dans la grande cause patriotique. La robotique russe a fait des pas de géant en termes de mises au point de drones semi-autonomes que ce soit sur mer,sur terre ou dans les airs ou se livrent la bataille du futur autour de la conception des armes intelligentes capables de porter des coups décisifs à l’adversaire tout en épargnant des vies humaines. A tel point que les guerriers humains apparaîtront bientôt comme superflus. Mais que l’on s’y trompe pas : les dépenses militaires extravagantes ont un coup que les revenus des hydrocarbures ne suffisent plus à couvrir. Comme l’Occident, la Russie a recours la planche à billets et à l’inflation pour couvrir ses dépenses publiques. Les réserves d’or servent essentiellement à mettre à l’abri des dévaluations compétitives les réserves de change de la banque centrale russe. Le passage d’une monnaie papier à une monnaie or n’est pas pour demain en Russie. Qu’on se le dise : introduire les métaux précieux dans la circulation monétaire privée revient à interdire à l’Etat de manipuler la valeur de la monnaie et à permettre la thésaurisation de la valeur produite par les particuliers. Ceux-ci retrouveraient ainsi la maîtrise de leurs revenus, qui échapperaient aux dépôts du secteur bancaire. Dans le contexte d’un Etat totalitaire, il ne saurait en être question, car la puissance publique se doit de conserver la complète et entière maîtrise de la circulation monétaire. De ce point de vue la Russie n’a rien à envier à l’Occident en matière de contrôle des flux de paiement. Les monnaies virtuelles n’ont pas décollé non plus en Russie, alors que les Russes sont les champions du hacking et autres techniques intrusives dans les circuits bancaires. Il auraient même participé à la faillite des essais de bourse virtuelle type Bitcoin qui n’aura pas survécu aux multiples vols des porte-monnaies électroniques. Un bail-in des détenteurs de bitcoins a même lieu !
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