Hegel et la « fin de l’art »
« Lorsque ce contenu [la vérité de l’esprit qui se reconnaît comme absolu, c’est-à-dire comme raison] trouve dans l’art sa représentation complète et totale [ce qui s’accomplit avec la perfection formelle de l’art classique], l’esprit, dont le regard se porte plus loin, se détourne de cette objectivité pour rentrer en lui-même. C’est ce qui arrive de nos jours. Il est permis d’espérer que l’art ne cessera pas de s’élever et de se perfectionner, mais sa forme a cessé de satisfaire le besoin le plus élevé de l’esprit. Nous avons beau trouver les images des dieux grecs incomparables, et quelles que soient la dignité et la perfection avec lesquelles sont représentés Dieu le Père, le Christ, la Sainte Vierge, l’admiration que nous éprouvons à la vue de ces statues et images est impuissante à nous faire plier les genoux »
C’est ainsi, comme Hegel l’expose en effet aux dernières pages de ses Leçons (à la fin du chapitre consacré à la poésie dramatique), que nous ne sommes plus capables de faire revivre l’esprit de la tragédie antique, et que la comédie, qui met en scène le quiproquo des solitudes, qui sont autant de subjectivités enfermées dans leurs certitudes, est une expression mieux ajustée à la dérision de l’esprit moderne.
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