En 2007, le Wall Street Journal a publié un article intitulé : « To Check Syria, U.S. Explores Bond With Muslim Brothers ». Et déjà à ce moment là, il fut noté que la confrérie avait des liens très étroits avec des groupes que les États-Unis reconnaissent et listent comme des organisations terroristes, incluant le Hamas et Al-Qaïda.
L’article nous livre une sombre prémonition du soutien que les États-Unis offriront aux Frères musulmans à la fois comme force politique et terroriste dans le monde arabe, et ce après des décennies de tentative d’écrasement de cette organisation sectaire terroriste de la Tunisie à la Syrie en passant par l’Égypte, la Libye, la Jordanie et au-delà. En fait, l’article du Wall Street Journal de 2007 notait spécifiquement que le partenariat avec les États-Unis « pourrait déstabiliser les gouvernements de Jordanie et d’Égypte, deux des plus gros alliés des États-Unis où la confrérie représente une force politique d’opposition croissante ».
L’Égypte est maintenant sous la férule de la dictature de la confrérie sectaire et extrémiste des Frères musulmans, après que les États-Unis ont provoqué les troubles dans le pays en 2011, tandis que la Jordanie voit maintenant à son tour les troubles se produire, troubles menés par cette même confrérie.
Ce qui est assez dérangeant à propos de cet article de 2007 est qu’il montre comment les « politiques de l’ère Bush » de 2000-2008 ont transcendé les gouvernements et ont continué de plus belle sous le gouvernement Obama.
L’article, écrit par Jay Solomon, fait écho similairement à une prémonition des évènements violents et confessionnels qui ont engouffré la Syrie, décrits par le journaliste lauréat du prix Pullitzer Seymour Hersch dans un article du New Yorker intitulé : « The Redireciton : Is the Administration’s new policy benefiting our enemies in the war on terrorism ? » (La nouvelle direction : La nouvelle politique de l’administration profite-t-elle à nos ennemis dans la guerre au terrorisme).
Solomon commence en disant :
« Lors d’une après-midi humide de la fin mai, environ une centaine de supporteurs du plus grand groupe d’opposition syrien en exil, Le Front national du salut (FNS), s’étaient rassemblés ici devant l’ambassade de Damas pour protester contre le pouvoir de Bachar Al-Assad. Les manifestants crièrent des slogans anti Assad et brandissaient des pancartes proclamant : “Changeons de régime maintenant ! »
Plus loin dans l’article, il sera révélé que le Front national du salut était en contact avec le ministère des Affaires étrangères américain et qu’un cabinet de consultants situé à Washington aidait en fait le FNS à organiser cette manifestation :
« Dans les semaines précédant l’élection présidentielle, l’officine du ministère des Affaires étrangères, Middle East Partnership Initiative, qui fait la promotion de démocratie régionale et des membres du FNS, se sont rencontrés pour parler de l’opportunité mettre en évidence le manque de démocratie en Syrie et le haut taux d’abstention, disent les participants. Un autre cabinet de consultants situé à Washington, C&O Resources Inc., a assisté le FNS dans sa planification de la manifestation anti-Assad du 26 mai devant l’ambassade syrienne, leur donnant des contacts parmi les médias et parmi les politiques. Les représentants du ministère des Affaires étrangères ont insisté sur le fait qu’ils ne fournirent aucun soutien financier ou technique aux manifestants. »
Tout comme le « printemps arabe », qui fut en fait une sédition fomentée par l’Occident, fut promut publiquement par des entreprises professionnelles de relations publiques, avec l’aide des médias achetés et complices, vendant la salade comme une révolution « pro-démocratie ».
Comme le ministère des Affaires étrangères et les organes de presse occidentaux le font maintenant en présentant l’opposition syrienne comme représentative d’un vaste rayon d’intérêts de la société syrienne, le Wall Street Journal admit alors, tout comme cela est évident maintenant, que la confrérie sectaire des Frères Musulmans, était en fait le véritable centre de la « révolte » :
Un des membres les plus influents du FNS est la branche syrienne des Frères musulmans, le mouvement politique actif depuis des décennies à travers le Moyen-Orient et dont les leaders ont inspiré des groupes terroristes comme le Hamas ou Al Qaïda. La branche syrienne dit qu’elle a renoncé à la lutte armée en faveur des réformes démocratiques.
L’article décrivait une opposition désorganisée et fracturée, assez semblable au Conseil national syrien de 2011 et sa plus récente réincarnation américano-qatarie, la « Coalition nationale », dont le seul dénominateur commun et la seule idéologie dominante est toujours l’extrémisme sectaire exercé par les Frères musulmans. De manière similaire, la « Coalition nationale » actuelle est menée par Moaz al-Khatib, qui a admis ouvertement sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, ses aspirations d’établir un « État islamique » en lieu et place de la société laïque syrienne actuelle. Al-Khatib a aussi protesté véhémentement contre l’inclusion sur la liste américaine des groupes terroristes de l’organisation Al-Nosra, qui se bat en Syrie et fait partie intégrante de la coalition nationale d’al-Khatib.
Ce sont les « combattants de la liberté » d’alors et de maintenant que les États-Unis soutiennent, financent et arment. La plus récente accusation des États-Unis armant des terroristes connus est venue de l’ancien général étasunien et ancien commandant des forces spéciales, William G. Boykin, qui a affirmé que les États-Unis non seulement arment les terroristes en Syrie, mais qu’ils le font en faisant passer les armes par l’émirat de la terreur de Benghazi en Libye.
Le discours des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’OTAN et même de l’ONU en ce qui concerne le conflit en Syrie, est une fabrication intentionnelle et cela est clairement démontré par les réseaux logistiques panarabes que l’OTAN utilise pour inonder la Syrie d’armes et de terroristes, les chefs de l’opposition actuelle, ainsi que par les preuves documentées d’une conspiration élaborée avec les Frères musulmans depuis 2007 et d’autres groupes extrémistes violents en Syrie pour renverser le gouvernement. Cela indique une tromperie encore plus grande, impliquant la fausse idée selon laquelle des élections présidentielles amènent à la fois un changement de leadership et de politique. Les guerres fomentées sous Bush sont perpétuées et amplifiées sous Obama et ce par les mêmes décideurs des mêmes boîtes de réflexion financées par l’entreprise privée, qui ont donné à Bush son programme il y a des années de cela.
Avec des troupes françaises, britanniques et maintenant étasuniennes qui deviennent de plus en plus impliquées au Mali, combattant supposément des terroristes en contact direct avec des combattant armés, financés et reconnus diplomatiquement par l’Occident en Libye, ainsi que le débordement du conflit en Algérie, on se doit de reconnaître qu’un programme particulier est mis en œuvre à la fois contre la volonté du peuple et contre ses meilleurs intérêts. Identifier les intérêts du privé et de la finance impliqués dans ce projet et les boycotter tout en les remplaçant par des alternatives locales constitue notre seul recours. Comme l’illustre le cas de non-transition et de continuité du programme entre Bush le « droitiste » républicain et Obama le « gauchiste » démocrate, les élections ne servent à rien du tout. Comme le « printemps arabe » l’a prouvé avec les manifestations de ce Front national du salut dont le scénario était écrit par des officines américaines, la protestation et la manifestation publique ne servent à rien non plus.
Tony Cartalucci, le 24 janvier 2013
Article original en anglais : http://landdestroyer.blogspot.fr/2013/01/syrias-muslim-brotherhood-propped-up-by.html#more
Traduit de l’anglais par Résistance 71