« Le blanchiment de la peau est une manière d’accéder au pouvoir et aux privilèges associés aux Blancs » (Yaba Blay, professeure auxiliaire en sciences politiques)
Yaba a tout dit. Pour une Rokhaya Diallo, elles sont des centaines de milliers (en France) et des centaines de millions (en Afrique) qui recourent à toutes les formules possibles pour se blanchir la peau. Des formules (il y en a 140) parfois dangereuses, parfois inutiles, parfois efficaces, mais qui toutes interrogent : les femmes noires ont-elles honte de leur couleur de peau ? Est-ce de l’autoracisme, une sorte de haine de soi ou juste un calcul social ? Pensent-elles que les hommes préfèrent les Blanches ou les métisses ? Est-ce un complexe hérité de la colonisation avec sa hiérarchie racialiste ou l’idée que le blanc est plus beau que le noir ? Le Black is beautiful a-t-il vécu ? Mais a-t-il vraiment existé un jour ?
Entrez dans le monde de la beauté noire qui ne s’assume pas vraiment. Attention, cet article comporte des scènes pas très antiracistes.
D’abord, comment ça marche ?
« L’application intraveineuse de glutathion, un antioxydant naturel produit par le foie, et qui permet de blanchir la peau est de plus en plus populaire. Les traitements intraveineux au glutathion peuvent éclaircir la peau, et le produit est maintenant également disponible sous forme de comprimés antioxydants, écrit Aneri Pattani, dans un article consacré à ce sujet dans le New York Times. » (Afrique Renouveau)
Selon des stats officieuses, 40 % des Africaines auraient au moins une fois essayé un de ces produits blanchissants. À Paris, cette autre capitale africaine, 20 % des femmes noires utilisent régulièrement crèmes ou injections. Les conseils s’échangent dans les salons de coiffure ou de beauté qui fleurissent un peu partout. Elles ne cachent pas leur motivation :
« Les hommes aiment la peau claire ; il est donc logique pour les femmes de s’adapter au goût des hommes afin d’augmenter leurs chances de se marier. Et le mariage est une forme de capital social – le fait d’être une épouse, d’avoir des enfants et d’être un membre estimé de la société. Tout cela relève le statut de la femme. »
On en conclut que la réussite sociale est une des préoccupations majeures des femmes africaines, que ce soit en Afrique ou en France, ce qui ne les différencie pas vraiment des femmes blanches : ce sont juste les méthodes qui changent. Des campagnes de pub ont essayé de limiter ce phénomène, mais la tentation est trop grande. Ces femmes placent la beauté et la réussite sociale au-dessus des préoccupations antiracistes.
- Affiches dans le métro parisien
Il est de toute façon impossible de raisonner les femmes en général (là on va perdre 80 % de nos lectrices féministes de gauche). L’Amour est plus fort que tout...
White is beautiful
Les Français (blancs) qui vivent ou travaillent en Afrique sont l’objet de nombreuses sollicitations sexuelles de la part des Africaines (pas toutes, évidemment), et de la part de très jeunes filles. On rappelle qu’en moyenne, selon les pays africains, 10 à 20 % des filles de 15 à 19 ans attendent ou ont déjà eu un enfant. Ce chiffre baisse lentement mais les comportements féminins, grâce ou à cause de l’Internet et au développement capitaliste du continent, tendent à devenir de plus en plus matérialistes... Tout est bon à prendre pour sortir de la pauvreté.
Des colloques d’entreprises françaises ont par exemple lieu à Dakar et certains des cadres français qui y sont invités n’attendent qu’une chose : la fin de la journée pour aller en boîte goûter aux spécialités locales... Le Blanc est donc recherché à tous points de vue.
Le fait que la blancheur de la peau soit associée à la réussite sociale rappelle la hiérarchisation entre huitième, quart, demi et autres proportions de sang noir aux Antilles :
un enfant issu d’une union noir-blanc est un mulâtre (mulâtresse),
un enfant issu d’une union mulâtre-blanc est un quarteron (quarteronne),
un enfant issu d’une union mulâtre-noir est un câpre (câpresse) ou un griffe (griffonne),
un enfant issu d’une union quarteron-blanc est un octavon (octavonne).
Que pèse alors une campagne comme BLM en France ?
Sans le soutien des réseaux gauchistes ou socialo-sionistes, pas grand-chose. La mobilisation noire se limite à des activistes et des antiracistes professionnels issus d’associations subventionnées. L’effet de masse n’est dû qu’à un intense battage médiatique. Comme le dit Albert Batihe, « ils en ont rien à foutre » : les Noirs de France ne sont majoritairement pas communautaires.
On ne va pas développer ici l’aspect « santé » de la dépigmentation de la peau des Africaines, le dossier est connu, il a été traité mille fois. Mais cette communication axée sur les dangers du blanchiment n’a aucun effet sur les comportements. La preuve, même Rokhaya Diallo s’en lamente :
Si j’ai bien compris le groupe L’Oreal supprime les mots « blanc/blanchissant » de ses produits mais maintient la vente de ces cosmétiques destinés à éclaircir les peau « mates » et noires ?
C’est donc ok de continuer à se faire de l’argent sur ce désastre ? https://t.co/jfdFZkJnYd— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) June 27, 2020
Michaeljacksonisation des actrices noires
Curieusement (mais logiquement), chez les hommes noirs, il n’y a pas ce syndrome de blanchitude. Imagine-t-on Malcolm X ou Louis Farrakhan essayer en douce l’hydroxyquinone le matin, dans leur salle de bain, avant d’affronter les foules (et le FBI) ?
Les actrices afro-américaines, en revanche, usent et abusent du procédé, avec à la fois plus de discrétion (le blanchiment est progressif) et plus d’efficacité (elles ont accès à des produits autorisés, moins dangereux et plus doux). On a ainsi vu la belle Halle Berry, cette star remarquée des années 90, perdre au moins la moitié de sa pigmentation. Idem avec Kerry Washington, l’esclave brûlante d’amour dans le Django Unchained de Tarantino...
Pour une Angela Bassett (Mission Impossible, Avengers) qui garde un « fond de teint » noir, ou disons brun, que penser d’une Rochelle Aytes qui n’a plus grand-chose d’africain ?
En bas et en haut de la société, la pression est immense. Comme quoi Hollywood n’est antiraciste qu’en apparence. Mais ça, on le savait déjà : le réacteur nucléaire culturel de l’Amérique (et d’une bonne partie du monde, par mimétisme) est régi par les lois sionistes non écrites, et le sionisme est un racisme. Cette tendance au blanchiment est évidemment un crève-cœur pour les féministes et les antiracistes : toute leur propagande tombe à l’eau.
Quand on pense que les Blanches veulent avoir un cul rebondi et que les Noires veulent une peau blanche... Peut-être que les femmes sont à la pointe de l’Évolution et qu’elles seront toutes métissées un jour.
La conclusion qui cherche à faire intelligent
Finalement, les femmes noires qui pensent attirer des hommes de rang social plus élevé en se blanchissant la peau font penser à ces brunes qui se teignent en blondes pour se faire remarquer, au risque de passer pour des poufs. Mais dans un cas comme dans l’autre, une chose est sûre : les femmes utiliseront tout ce qui existe pour augmenter leur beauté, leur attractivité, et viser, pour certaines, le plus haut possible. C’est pour cela que l’on voit de plus en plus de jeunes femmes noires qui se teignent en blondes !