Dès septembre prochain, dans toutes les universités de médecine, les étudiants seront formés aux techniques de médecine militaire appliquées aux victimes d’attentats. Jusque-là, ces méthodes étaient réservées à la formation des médecins urgentistes. Elles s’appliqueront désormais à toutes les spécialités, pharmaciens et dentistes compris.
Cette formation intervient en deuxième année. Elle consiste à savoir maîtriser quatre gestes : l’extraction des corps, leur disposition selon la blessure, la pose d’un garrot ou d’un pansement compressif et l’appel des secours.
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L’autre nouveauté de la rentrée prochaine est l’apprentissage du damage control, une « chirurgie provisoire qui empêche le saignement de continuer avant d’opérer », selon Pierre Carli, médecin-chef du Samu qui a cosigné un retour d’expérience sur les attentats avec la brigade des pompiers de Paris et le service de santé des armées. [...] Aujourd’hui, seuls les médecins militaires ont l’habitude de cette médecine en deux temps, or « il n’y a que deux hôpitaux militaires à Paris, contre une vingtaine de civils », conclut le Dr Carli.
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« Les institutions françaises ont vite compris qu’il fallait une solution médicale de long cours face aux attentats, ajoute le Dr Patrick Pelloux, urgentiste au Samu de Paris qui a géré la régulation le soir des attentats du 13 novembre. Tous les médecins avaient été immédiatement formés à ces méthodes de guerre dès 2015. Mais en incluant les étudiants, le pays voit plus loin et prend conscience que les attentats ne sont pas un épiphénomène. »