La version atlantiste
« Les pourparlers de paix sur la Syrie suspendus après l’offensive du régime » (lemonde.fr)
Staffan de Mistura, l’émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, a dû se rendre à l’évidence. Les blocages qui ont empêché, dès le 29 janvier, le démarrage des pourparlers entre le régime et l’opposition syrienne à Genève sont devenus insurmontables dans un contexte d’offensive militaire généralisée du régime syrien et de son allié russe dans la région d’Alep.
Mercredi 3 février, Staffan de Mistura a donc annoncé leur suspension jusqu’au 25 février. Le régime de Damas n’a concédé aucune des « mesures de confiance » humanitaires que le Haut Comité des négociations (HCN), qui regroupe l’opposition politique et militaire, réclamaient en préalable à des négociations sur la transition politique.
Sous un tapis de bombes russes, les forces du régime de Bachar Al-Assad et le Hezbollah libanais ont lancé lundi l’assaut sur Alep, la capitale économique dans le nord-est de la Syrie, resserrant leur étau autour des quartiers sous le contrôle des rebelles. « Les bombardements russes ont assassiné ce processus, accuse Bassma Kodmani, membre de la délégation du HCN. Ce n’est pas seulement qu’on ne peut pas négocier dans ce contexte, mais on se demande quelle est l’intention des Russes, qui préparent cette opération depuis des semaines, et comment ils ont pu autant berner John Kerry », le secrétaire d’État américain. L’offensive militaire du régime a inévitablement durci la position de la délégation de l’opposition. « Au lieu d’une levée des sièges, on se retrouve avec la perspective d’un nouveau siège d’Alep », poursuit la politologue syrienne.
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Le reportage de France 24 :
La version russe
« Genève : l’opposition tente de torpiller les négociations sur la Syrie » (fr.sputniknews.fr)
Moscou explique la pause dans les pourparlers intersyriens par la tentative de l’opposition syrienne de les saper.
L’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a annoncé que les pourparlers de paix sur la Syrie s’arrêtaient pour reprendre — en principe — le 25 février. La raison de cette pause réside dans les divergences entre les autorités syriennes et l’opposition sur les questions humanitaires.
« J’ai dit dès le premier jour que je ne tiendrai pas de discussions simplement pour parler », a indiqué le diplomate. Il s’est quand même voulu rassurant : « Ce n’est pas la fin ni l’échec des pourparlers. »
Une réunion du groupe international de soutien à la Syrie, comprenant les principaux soutiens du régime de Damas et de l’opposition, est prévue le 11 février à Munich. M. de Mistura demandera également de tenir une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur ce sujet.
Moscou, pour sa part, a exprimé son regret suite à la suspension des pourparlers. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a souligné qu’il s’agissait d’une tentative du groupe d’opposition de Riyad de saper les négociations en prenant pour prétexte les questions humanitaires.
En outre, les tentatives de l’opposition de justifier son retrait des pourparlers par l’opération antiterroriste russe en Syrie sont tout aussi inadmissibles, a souligné le vice-ministre.
« Leurs tentatives de saper les négociations sous prétexte que la Russie continue d’effectuer son opération militaire en Syrie sont absolument inadmissibles, car il s’agit de la lutte contre la menace terroriste dans ce pays. Le deuxième prétexte, selon lequel ils ne peuvent pas participer aux pourparlers à cause de la situation humanitaire qui se dégrade en Syrie, est tout aussi injustifié », a déclaré M. Gatilov.
Cet incident influera sur les discussions dans le cadre du groupe de soutien à la Syrie le 11 février, selon lui.
Les discussions à Genève réunissent deux groupes d’opposition à la fois : l’un a été formé suite aux rencontres à Moscou et au Caire, l’autre après des discussions à Riyad.
Source : fr.sputniknews.com