Malgré la décision des Écossais de rejeter le projet d’indépendance, les législateurs de la Catalogne, en Espagne, ont très majoritairement donné leur appui, vendredi, à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, considéré comme illégal par le gouvernement central à Madrid.
La perspective d’une Écosse indépendante a captivé les différents mouvements séparatistes européens. En plus des Catalans, on compte aussi les Basques dans le nord de l’Espagne, les Corses voulant se séparer de la France, des Italiens de plusieurs régions du nord du pays, et les Flamands belges réclamant plus d’autonomie, voire l’indépendance ou une union avec les Pays-Bas.
Le président catalan Artur Mas, qui a appuyé le camp du « oui » en Écosse, a souligné que les Catalans désiraient simplement la même chance que les Écossais. De son côté, le premier ministre espagnol Mariano Rajoy a indiqué son intention de bloquer le vote prévu le 9 novembre dans cette région riche du nord-est de l’Espagne, forte de 7,5 millions de personnes.
Vendredi, le Parlement catalan a voté, à 106 voix contre 28, pour donner à M. Mas le pouvoir de déclencher un référendum. Ce dernier n’a pas précisé quand il signerait le décret pour fixer la date du scrutin.
Contrairement au processus écossais, le référendum catalan n’entraînerait pas la sécession. Une victoire du « oui » donnerait à M. Mas le mandat politique de négocier une voie vers l’indépendance. La Constitution espagnole ne permet cependant pas les référendums qui n’incluent pas tous les Espagnols, et des experts soutiennent que la Cour constitutionnelle déclarerait le vote illégal.
La Catalogne partage de nombreux traits communs avec le reste de l’Espagne, mais plusieurs Catalans se disent fiers de leurs importantes différences, particulièrement en ce qui concerne la langue. La région, une puissance financière, est essentielle pour que l’Espagne émerge de la crise économique, mais les Catalans estiment qu’ils paient trop de taxes pour aider le reste du pays.
Quant aux sondages, ils font état d’une opinion publique presque également partagée à propos de l’indépendance, mais l’appui au projet d’autodétermination chute lorsqu’il est question d’une Catalogne indépendante qui ne serait pas membre de l’Union européenne.