Les violences entre des éléments armés de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen ont fait huit blessés, dont cinq soldats.
Des affrontements armés ont opposé vendredi à Tripoli, dans le nord du Liban, des éléments armés des quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen. Les violences ont fait huit blessés, dont cinq soldats.
Les combats, qui avaient baissé en intensité dans l’après-midi, ont repris plus tard dans la soirée, selon différents médias. Une réunion comprenant plusieurs députés de la région devrait avoir lieu dans la maison de Mohammed Kabbara, membre du Courant du Futur pour étudier les mesures nécessaires pour mettre fin aux violences, a rapporté la chaîne LBC.
"Une personne qui circulait en voiture à proximité a été blessée par les tirs", a déclaré à l’AFP une source au sein des services de sécurité, sous couvert de l’anonymat. Elle a indiqué que l’armée s’était déployée plus tôt dans la journée dans les deux quartiers mais qu’elle avait fini par se replier dans une rue séparant ces deux secteurs.
Le site d’informations el-Nashra a de son côté rapporté que trois soldats ont été blessés alors qu’ils tentaient d’arrêter des suspects impliqués dans les violences.
Plus tôt dans la journée, l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) avait fait état de deux explosions dans le quartier de Bab el-Tebbaneh. Selon l’agence, une grenade ou une roquette Energa seraient à l’origine de ces explosions. Des échanges de tirs intermittents et sporadiques se sont poursuivis durant la journée, ajoute l’agence. La chaîne de télévision MTV a pour sa part indiqué que plusieurs habitants de la région ont fuit les violences. Hier soir déjà, trois bombes avaient explosé dans le quartier de Bab el-Tebbaneh sans faire de victimes.
Par ailleurs, l’ANI a affirmé que plusieurs explosions ont été entendues près de l’université d’al-Jinane à Tripoli, déclenchant un énorme incendie dans la région. Les explosions auraient eu lieu dans un dépôt de munitions, toujours selon l’agence.
L’AFP a, pour sa part, indiqué que trois Syriens, qui gardaient le dépôt, ont été tués dans l’explosion.
Les trois hommes, qui ignoraient visiblement le contenu des caisses entreposées dans ce dépôt, avaient allumé un feu pour se réchauffer, ce qui a provoqué l’explosion et un incendie, toujours selon l’AFP. Le dépôt était situé dans une propriété privée dont les autorités ne connaissaient pas le propriétaire.
Le Premier ministre Nagib Mikati, en visite officielle à Paris, a contacté le commandant de l’armée, le général Jean Kahwagi, et l’a pressé de prendre "les mesures nécessaires afin de mettre fin aux violences à Tripoli". Le président Michel Sleiman a de son côté appelé les habitants de la ville à suivre les directives de l’armé et des forces de l’ordre déployées dans la région.
La tension est montée d’un cran à Tripoli depuis le début, en mars dernier, du mouvement de contestation en Syrie. Depuis, des manifestations sont régulièrement organisées dans le quartier alaouite de Jabal Mohsen en faveur du régime du président syrien Bachar el-Assad, lui même alaouite, alors que les habitants du quartier sunnite de Bab el-Tebbaneh manifestent régulièrement contre le régime de Damas. Ces rassemblements ont souvent mené à des affrontements armés.