À l’occasion de la future élection présidentielle, les Syriens de l’étranger sont invités à se rendre aux urnes dans leurs ambassades.
Wallid al-Moallem, ministre syrien des Affaires étrangères, a expliqué que ni la France, ni l’Allemagne ne laisseraient les Syriens présents sur leur sol participer au scrutin et a « appelé l’opinion publique mondiale à condamner ce comportement irresponsable du gouvernement français ».
« La France a informé officiellement notre ambassade à Paris de son opposition à la tenue de ces élections sur le territoire français, y compris à l’ambassade syrienne. »
Le porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal a confirmé les déclarations des autorités syriennes :
« L’organisation d’élections étrangères sur le territoire français relève de la convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 avril 1963. Comme nous y autorise cette convention, les autorités françaises peuvent s’opposer à la tenue des élections présidentielles syriennes du 3 juin sur l’ensemble du territoire français. Pour la France, seule une solution politique et la mise en place d’un organe de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs, conformément au communiqué de Genève (signé par les grandes puissances le 30 juin 2013 sur une transition démocratique en Syrie), permettront de mettre un terme au bain de sang. Bachar al-Assad, responsable de la mort de 150 000 personnes, ne saurait représenter l’avenir du peuple syrien. Nous espérons que cette notification sera prise en compte et respectée. »
Convergence de vues entre la France et l’Allemagne à ce sujet. Berlin a envoyé le 7 mai une note auprès de l’ambassade syrienne afin de justifier sa position :
« Selon le gouvernement allemand, il ne s’agit pas d’élections démocratiquement légitimes. »
Berlin et Paris n’ont pas indiqué comment elles allaient concrètement s’opposer au déroulement du scrutin.
Pendant que les autorités française interpellent six jihadistes de retour de Syrie où elles les avaient incités à se rendre pour combattre Bachar al-Assad, une nouvelle déclaration haineuse du ministre français Laurent Fabius ne laisse pas planer de doute sur l’attitude de Paris dans les mois à venir. Ainsi, le patron du Quai d’Orsay a fait part de ses regrets quant à la décision de Washington de ne pas bombarder la Syrie à l’automne 2013 :
« Nous le regrettons parce que nous pensons que ça aurait changé beaucoup de choses, à beaucoup d’égards, mais c’est un fait et nous n’allons pas reconstruire l’Histoire. »
Il a tenté une nouvelle fois de jouer la carte des « armes de destruction massive » :
« Nous avons des éléments, au moins 14 éléments, qui montrent que dans les semaines récentes, de nouveau des armes chimiques en plus petite quantité ont été utilisées, notamment du chlore. Nous avons des témoins crédibles pour [...] 14 recours à des agents chimiques depuis le 25 octobre 2013. [...] Nous sommes en train de faire examiner les échantillons qui ont été prélevés. »
De son côté, l’Algérien Lakhdar Brahimi, représentant spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie a annoncé qu’il démissionnera le 31 mai de son poste, constatant l’incapacité d’obtenir des avancées dans le règlement du conflit.
L’élection présidentielle syrienne doit se tenir le 28 mai à l’étranger et le 3 juin sur le sol syrien. Trois candidats, dont Bachar al-Assad, sont en lice. Ce dernier a lancé sa campagne sous le slogan « Ensemble », avec une page Facebook qui a déjà plus de 109 000 fans, un compte Twitter avec près de 1 200 followers et un compte Instagram.