Le président congolais Joseph Kabila a condamné dimanche la décision des Nations unies de mettre fin à leur soutien à l’armée congolaise en vue d’une offensive contre des rebelles hutu rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en raison du refus de Kinshasa de remplacer deux généraux controversés pour leur rôle dans des violations des droits de l’homme, ont rapporté des médias anglo-saxons.
La Mission de l’ONU en RDC (Monusco) a mis fin à son soutien aux forces armées de la RDC (FARDC, l’armée gouvernementale), après que Kinshasa eut dépassé la date limite pour remplacer deux généraux controversés, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, fixée au 13 février.
Le président Kabila a dénoncé cette décision - prise au plus haut niveau, au siège new-yorkais de l’ONU - lors d’une rencontre avec des ambassadeurs occidentaux à Kinshasa, en affirmant que son pays n’était pas placé "sous la supervision de l’ONU", a indiqué le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende Omalanga, cité par l’agence de presse américaine Associated Press (AP).
Lors de cette rencontre avec les ambassadeurs, M. Kabila a affirmé que son armée "combattrait les rebelles seule, comme elle l’a fait au cours des quinze dernières années", a ajouté M. Mende selon AP. Le gouvernement de Kinshasa a laissé passer la date limite du 13 février fixée par l’ONU pour remplacer deux généraux appelés à jouer un rôle clef dans cette offensive. Or, l’ONU accuse ces deux officiers d’avoir commis des violations des droits de l’homme et les règles onusiennes interdisent aux Casques bleus de fournir de l’aide à des unités militaires dans ces conditions.
La Monusco fournit des rations et du carburant aux forces congolaises et en cas d’offensive, elle aurait pu aussi les appuyer avec des hélicoptères et des drones notamment. Plusieurs chefs des FDLR - qui ont dans le passé joué le rôle de supplétifs de l’armée congolaise - sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda. Les membres les plus anciens des FDLR sont présents depuis 1994 dans l’est de la RDC, où ils sont accusés de commettre des atrocités (meurtres, viols...) et des pillages.