Les Kurdes ne croient pas à la version du ministère de l’Intérieur, à savoir le crime raciste d’un homme qui a tué trois passants (kurdes) au hasard dans le quartier kurde de Paris.
Bon noël
pic.twitter.com/KQhlJWWGOM— Myriam Palomba (@myriampalomba) December 24, 2022
Du côté de la gauche, on a foncé dans l’hypothèse Darmanin. Par exemple, ici, l’avis d’un député NUPES pro-climat (donc très à l’aise sur les questions de géopolitique) :
L'extrême-droite tue en plein cœur de Paris. Le suspect interpellé était visé par une information judiciaire pour des violences à caractère raciste. Il avait été interpellé il y a un an après avoir attaqué un camp de migrants avec un sabre dans le 12e arrondissement.
— Alma Dufour (@alma_dufour) December 23, 2022
Le centre kurde de Paris a dévoilé l’identité de trois des victimes, et effectivement, ça ne sent pas le tir de hasard, la balle perdue :
Elle était celle dont la France avait refusé la demande d’asile.
Elle se démenait depuis plusieurs mois pour organiser la solidarité avec la révolution des femmes en Iran ou encore les mobilisations du 25 novembre.
— Serhildan (@reseauserhildan) December 23, 2022
La deuxième victime est Mîran Perwer, un chanteur bien connu dans la communauté, originaire de Muş-Varto au Bakur (Kurdistan du Nord).
Il avait du fuir la Turquie où il était poursuivi pour ses activités politiques et notamment son soutien au HDP.pic.twitter.com/xIA2q17wH0
— Serhildan (@reseauserhildan) December 23, 2022
Abdurahman Kizil était aussi réfugié depuis le Kurdistan du Nord (Bakur). Il venait tous les jours au centre kurde pour participer aux activités et y retrouver sa communauté. Il était connu et aimé de beaucoup. pic.twitter.com/fFWqJdV9fm
— Serhildan (@reseauserhildan) December 24, 2022
Mais le pouvoir français a absolument besoin d’un terrorisme d’ultradroite, tant pis s’il faut ranger de force dans la case terrorisme d’ultradroite des règlements de comptes politiques venus d’ailleurs. D’ailleurs, tout le terrorisme qui frappe la France depuis 2015 est très nébuleux, quand on cherche les commanditaires. Il y a bien sûr les commanditaires officiels, mais il y a les intérêts officieux, le qui bono. Et là, rien n’est moins sûr.
Pour une fois, le général sioniste BHL et son sous-off Fourest ne sont peut-être pas dans l’erreur, même si, pour eux, la résistance kurde ne sert qu’à affaiblir les pouvoirs nationalistes des pays arabes laïcs (Irak, Syrie), et bien sûr l’Iran, qui subit aussi une déstabilisation kurde au nord.
Chers amis Kurdes… Chers frères par le cœur et l’esprit… Que dire, pour l’heure, sinon le chagrin, la colère et l’absolue solidarité dans l’épreuve… #KURDES #Kurdistan #peshmerga https://t.co/sjNzRHb1hR
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) December 23, 2022
La communauté turque en France est bien organisée, on a pu le voir lors du meeting alsacien d’Erdogan au Zénith de Strasbourg en 2017. Un meeting qui avait attiré les anti-Erdogan...
Et parmi les nationalistes turcs, il y a les ultranationalistes qui sont les nervis du pouvoir d’Ankara, les fameux Loups gris, qui sont en quelque sorte une milice antiterroriste, eux qui considèrent les activistes kurdes comme des terroristes. Paris est une fois de plus, si la piste anti-kurde se confirme, le théâtre de conflits politiques internationaux.
Nous verrons si la piste glandilleuse de l’ultradroite tient.