Depuis la mi-juillet, les miliciens des comités de protection du peuple jurde (YPG), branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD), le pendant syrien du Parti des travailleurs kurdes en Turquie (PKK) combattent les jihadistes du Front al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EILL) dans le nord-est de la Syrie.
La semaine passée, plus de 200 civils ont été enlevés par des hommes appartenants aux groupes affiliés à al-Qaïda dans les villages kurdes de Tall Aren et de Tall Hassel. Pour le moment, leur sort demeure inconnu. En outre, 13 autres civils, également kurdes, ont été raflés par un groupe rebelle dans la province d’Alep avant d’être remis aux jihadistes.
C’est dans ce contexte que Massoud Barzani, le président de la région autonome kurde irakienne, a rendu public une lettre dans laquelle il se dit prêt à une intervention en Syrie, sans pour autant en préciser les modalités, ni la forme.
Dans un premier temps, M. Barzani a annoncé l’envoé d’une mission chargée de vérifier si la population civile kurde est victime d’exactions commises par des "terroristes d’al-Qaïda."
Si tel est effectivement le cas, c’est à dire si "les informations sont exactes et montrent que des citoyens, les femmes et les enfants de Kurdes innocents, sont menacés de meurtres et d’actes terroristes", alors, a-t-il ajouté, "la région du Kurdistan d’Irak utilisera tous les moyens dont elle dispose pour [les ] défendre." Ce qui suppose donc une intervention armée.
La lette de Massoud Barzani a d’abord été adressée au comité chargé de préparer le Congrès kurde, qui doit se tenir à la fin du mois d’août à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, afin qu’il puisse constituer la commission qui doit aller enquêter en Syrie.
En attendant, la position du président de la région autonome kurde d’Irak prend de court celle du gouvernement irakien, lequel s’est toujours montré, jusqu’à présent, très prudent sur le conflit en Syrie.
Dans le cas où une intervention en Syrie est décidée par M. Barzani, ce dernier pourra compter sur une force armée (Kurdish Regional Guards), laquelle dispose, selon le centre de réflexions israéliens Institute for National Security Studies (INSS) de 70 000 Peshmergas en activité et de 100 000 réservistes.
Quant à leurs moyens, ils sont essentiellement dotés d’armes légères. Toujours d’après la même source, ils mettraient en oeuvre quelques blindés, essentiellement d’origine soviétique et ayant appartenu à l’armée irakienne.