Le Pentagone a annoncé jeudi la vente à ses alliés saoudiens et émiratis d’armes et de munitions pour un total de 10,8 milliards de dollars, à l’heure où les deux pays du Golfe observent avec méfiance l’Iran, leur rival aux ambitions jugées hégémoniques.
Le ministère américain de la Défense a notifié cette semaine le Congrès du projet de contrat qui permettra notamment à Washington de fournir à Ryad un millier de bombes GBU-39 bunker-buster, capables de pénétrer des cibles fortifiées, et 5 000 autres unités aux Emirats. La vente comprend également des missiles de croisière.
Les armes doivent équiper des chasseurs américains F-15 et F-16 acquis par les deux pays du Golfe.
"Cette vente va contribuer à la sécurité nationale et internationale des Etats-Unis, car elle va permettre de doper la sécurité de pays amis, qui sont aussi des pôles de stabilité dans la région du Golfe", souligne le Pentagone.
Les pays du Golfe, et singulièrement l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, voient dans leur voisin iranien un rival jugé menaçant.
Dans le même temps, Washington et les cinq puissances, qui négocient avec Téhéran dans le dossier nucléaire, disent avoir relevé une volonté d’ouverture de la part du nouveau président Hassan Rohani, qui tranche avec la position inflexible de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad.
Outre les bunker-buster, l’Arabie saoudite, dont la facture se monte à 6,8 milliards de dollars, et les Emirats, qui débourseront 4 milliards, vont acquérir des formations et des missiles sol-air capables de frapper des radars.
Cette vente va améliorer les capacités militaires des Emirats et leur permettre de faire face aux menaces régionales actuelles et futures, et réduire leur dépendance aux forces américaines dans la région, a encore précisé le Pentagone.
Le Congrès a 30 jours pour censurer la transaction mais les élus américains ont déjà donné leur feu vert à plusieurs ventes d’armes aux pays du Golfe par le passé.