D’ici mi-octobre le gouvernement états-unien aura épuisé les ressources nécessaires pour tenir ses engagements financiers, a annoncé le secrétaire au Trésor Jacob Lew au Congrès. Si le Capitole n’acceptait pas d’augmenter le plafond de la dette publique, l’économie états-unienne subirait un préjudice irréparable, écrit mercredi 28 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Jacob Lew a déclaré que d’ici le 15 octobre le gouvernement serait privé de fonds pour remplir ses engagements si le plafond de la dette publique, actuellement de 16 700 milliards de dollars, n’était pas rehaussé. Dans sa lettre adressée au président de la Chambre des représentants John Boehner, il avertit : « Si le plafond de la dette publique restait au niveau actuel, le fonctionnement des marchés financiers et l’économie pourraient être perturbés. »
D’ici fin septembre, la Maison Blanche et le Congrès doivent donc trouver un compromis sur la politique fiscale et budgétaire afin de régler le problème de la dette publique, éternelle pierre d’achoppement dans les relations entre les républicains et les démocrates. Compte tenu des réalités de la politique états-unienne, les deux partis n’ont plus beaucoup de temps. Il y a quelques semaines, la Maison blanche a créé un groupe de travail dont font partie plusieurs députés républicains pour examiner les problèmes du budget, y compris celui de la dette publique.
Les négociations n’ont pas avancé. « La limite de la dette publique laisse à penser que sous Obama, Washington n’a rien fait ni avec la dette publique ni avec le déficit budgétaire », a déclaré Michael Steel, porte-parole de John Boehner.
Un véritable drame avait éclaté autour du plafond de la dette publique à l’été 2011, lorsqu’il était encore fixé à 14 300 milliards de dollars. Washington avait besoin d’emprunter de l’argent pour ses dépenses engagées mais la législation ne permettait plus de le faire et l’État risquait un défaut de paiement. Seulement, à la veille de ce défaut les républicains et les démocrates ont réussi à s’entendre sur une augmentation de la dette publique de 2 100 milliards de dollars. En parallèle, il avait été décidé de réduire les dépenses budgétaires de 1 000 milliards de dollars en 10 ans.
Ce qui n’a pas empêché l’agence internationale Standard & Poor’s d’abaisser la note de crédit des États-Unis de AAA à AA+, provoquant une réaction douloureuse de l’administration Obama.
En 2012, le problème de la dette publique s’est ajouté à celui du « gouffre fiscal ». Les républicains ont accepté d’augmenter le plafond de la dette à condition de réduire les dépenses publiques d’un montant identique. Le 31 décembre, la dette publique s’est dangereusement approchée de la barre des 16 400 milliards de dollars et le Trésor a dû libérer 200 milliards de dollars pour les besoins courants. Seulement un mois plus tard le Congrès a supprimé le risque de défaut et a approuvé une mesure provisoire reportant les restrictions sur la dette publique à mi-mai. Le 19 mai, la dette publique à hauteur de 16 700 milliards de dollars a été automatiquement approuvée comme plafond.
Aujourd’hui Boehner promet d’augmenter ce plafond uniquement en échange d’une réduction des dépenses ou de la révision du budget. La Maison Blanche refuse de négocier de cette manière et accuse les républicains de jouer avec le bien-être des États-Uniens à des fins politiques.