Le mercredi 16 avril 2014, le ferry sud-coréen Sewol de la Cheonghaejin Marine Company a brutalement sombré dans les eaux calmes et glaciales de la mer Jaune, entraînant dans la mort 293 passagers dont la plupart étaient des lycéens de Séoul en voyage scolaire. À ce jour, les conclusions de l’enquête n’ont toujours pas permis de déterminer les raisons du naufrage, alimentant les questions de tous les média en Corée du Sud. Avec une hypothèse troublante que la rumeur entretient... Récit.
Au pays du Matin calme, imprégné de confucianisme, on admet communément que le bruit ne fait pas de bien et que le bien ne fait pas de bruit, mais cette fois, la catastrophe a rassemblé le pays dans le chagrin et provoque une onde de choc inhabituelle, qui n’en finit pas d’ébranler la société coréenne. Le 18 avril 2014, deux jours après le naufrage, le directeur-adjoint du lycée, M. Kang Min-Kyu, rescapé, est trouvé pendu à un arbre. Une lettre que l’on découvre peu après le montre écrasé par le remord d’avoir survécu à ses élèves. Le 27 avril, c’est au tour du Premier ministre, M. Chung Hong-won, d’offrir sa démission.
Le 19 mai, la présidente de la République, madame Park Geun-hye annonçait la dissolution du corps des Garde-côtes désigné responsable du fiasco dans l’organisation du sauvetage. L’enquête est confiée au ministère de la Sécurité nationale et la thèse officielle met l’accent essentiellement sur les manquements des actionnaires et du propriétaire armateurs du Sewol. Ce dernier, M. Yoo Byung-eun, activement recherché, est resté introuvable jusqu’au 22 juillet, date à laquelle la police annonçait avoir découvert son cadavre en état de décomposition avancé. Meurtre ou suicide ? L’enquête ne l’a pas déterminé, pas plus que les causes réelles du naufrage.