Les travailleurs grecs vivent dans des conditions choquantes et leur situation peut être comparée à celle des serfs au Moyen Age, conclut-on après avoir lu une étude de l’Institut du travail de la Confédération des syndicats du Travail (GSEE), dont le blog KeepTalkingGreece a eu connaissance.
Voici certains de ses points les plus saillants :
- Les travailleurs perçoivent leurs salaires avec un retard de 3 à 12 mois.
- Les travailleurs ne perçoivent qu’un tiers de leur salaire, le reste est payé en nature, par exemple avec un séjour gratuit dans un hôtel, de la nourriture gratuite ou des bons aliments et d’autres produits dans les supermarchés.
- Le paiement des 13ème et 14ème mois de salaire, rendus obligatoires par la législation grecque, et traditionnellement versés à Noël et Pâques, n’est plus assuré totalement. En compensation, les salariés obtiennent de la nourriture et / ou des bons pour le carburant. Les employeurs les forcent à signer un reçu attestant qu’ils ont perçu l’intégralité de leurs primes. La GSEE estime qu’un million de travailleurs seraient concernés.
- Les travailleurs de moins de 25 ans ne sont plus embauchés que dans le cadre de contrats mensuels à temps partiel. Ils travaillent 4 heures par jour pour un salaire de 180 euros par mois, ce qui correspond à un salaire de 7,20 euros par jour soit un taux horaire de 1,72 euro. La loi impose un salaire mensuel brut minimum de 480 euros pour un plein temps pour les moins de 25 ans.
Les statistiques concernant les 423 174 emplois à pourvoir pour les mois de janvier-avril 2014 montrent que 140 527 d’entre eux étaient des emplois à temps partiel, et 50 264 des emplois de rotation, soit presque autant combinés que le nombre des emplois à plein temps (232 383).
« Il est dérangeant qu’alors qu’en 2011 et 2012, les Grecs avaient fait un pas en arrière vers une société à la Dickens, en 2013 et 2014, ils ont effectué un grand bond en arrière, vers le Moyen Age », commente le blog KeepTalkingGreece.