La Syrie a accusé, jeudi, la Turquie, de soutien aux insurgés syriens et de “comportement hostile” après l’interception par Ankara d’un avion, au motif qu’il transportait une cargaison suspecte, faisant monter encore un peu plus la tension entre les deux voisins.
Les relations entre la Turquie et la Syrie, déjà très tendues, se sont encore envenimées avec l’interception en Turquie, d’un avion qui assurait la liaison Moscou-Damas mercredi soir, et la saisie d’une cargaison.
L’appareil a été intercepté par des chasseurs turcs puis forcé d’atterrir, au motif qu’il transportait une cargaison suspecte, a indiqué dans la nuit de mercredi, le ministre turc des Affaires étrangères. Il s’agirait de pièces de missiles ou de matériel de communication destiné au régime de Bachar Al-Assad, selon la TV turque.
L’avion est resté bloqué neuf heures à Ankara, avec ses trente-cinq passagers a annoncé l’agence Anatolie.
Moscou exige des explications
Moscou a réclamé, dès jeudi matin, des explications d’Ankara, estimant que les autorités turques avaient “mis en danger” les passagers parmi lesquels se trouvaient 17 Russes.
D’après une source anonyme dans les services d’exportation d’armes russes, cité par l’agence Interfax, “il n’y avait ni armes ni composants pour des armements” à bord de l’avion syrien reparti pour Damas.
Dans ce contexte de vives tensions, le Kremlin a annoncé qu’une visite du président russe Vladimir Poutine à Ankara a été repoussée au 3 décembre.
“Comportement hostile” pour Damas
La passe d’armes a pris de l’ampleur avec la réaction de Damas qui a accusé, jeudi, la Turquie de soutenir les insurgés syriens et de “comportement hostile”, avec cet acte de “piraterie aérienne”.
Damas a réclamé aux autorités turques la restitution intégrale du contenu de l’avion, sachant que les autorités turques ont inspecté l’avion, maltraité son équipage et gardé en captivité les passagers de longues heures, a affirmé un communiqué du ministère des Affaires étrangères syrien.
“Un signe supplémentaire de la politique hostile menée par le gouvernement d’Erdogan qui (...) abrite (les rebelles) et bombarde le territoire syrien”, a précisé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Attaque contre un bus syrien à la frontière avec le Liban
Dans le même temps, au moins huit personnes ont été tuées et huit autres blessées dans une attaque menée en Syrie par un “groupe terroriste”, contre un bus transportant des ouvriers syriens, qui venait de franchir la frontière avec le Liban, a annoncé jeudi la télévision officielle syrienne.
Sur le plan diplomatique, le médiateur international Lakhdar Brahimi a entamé en Arabie saoudite, un pays qui soutient les rebelles, une nouvelle tournée régionale pour tenter de trouver une issue au conflit, au lendemain du rejet par Damas d’un cessez-le-feu unilatéral réclamé par le chef de l’ONU.