Après une stabilisation voire une légère baisse au cours des deux dernières années, notamment grâce à des mesures d’aides psychologiques prises par le Pentagone, le nombre de suicides au sein de l’armée américaine est reparti à la hausse dans des proportions inquiétantes.
En effet, depuis le début de l’année, soit en 155 jours, 154 militaires américains ont mis fin à leurs jours, ce qui fait une hausse de 18% par rapport à l’an passé, à pareille époque. Et c’est 50% de plus que les pertes enregistrées en Afghanistan sur la même période.
Le suicide est ainsi devenu, au cours du premier semestre 2012, la première cause de mortalité au sein de l’armée américaine, devant les pertes au combat et les accidents de la route.
L’on pourrait penser que ce phénomène touche davantage les soldats ayant effectué plusieurs missions sur un théâtre d’opérations extérieures au cours de ces 10 dernières années et souffrant de troubles de stress post-traumatique. En fait, de nombreux militaires qui n’ont jamais été déployés dans une zone de combat mettent également fin à leurs jours.
Ainsi, l’US Air Force est la plus touchée par cette hausse du taux de suicide alors que dans le même temps, celui constaté pour le Corps des Marines, très sollicité, est stable.
Les raisons qui poussent à commettre l’irréparable sont difficiles à appréhender. Outre les conséquences de troubles post-traumatiques, les problèmes conjugaux ou encore les difficultés financières – les militaires américains n’échappent pas aux effets de la crise – peuvent être des facteurs déclenchants.
Quoi qu’il en soit, cette évolution est le signe de l’échec des mesures prises jusqu’à présent par l’armée américaine, après le pic de suicides constatés en 2009. Un porte-parole du Pentagone a expliqué à la BBC que beaucoup de soldats hésitent à demander de l’aide car ils considèrent que c’est un signe de faiblesse.
Cela étant, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a fait part, le 14 juin dernier, de son insatisfaction au sujet des approches du Pentagone pour combattre ce phénomène, en déplorant « d’énormes lacunes ». « Nous faisons tout notre possible pour essayer de construire un meilleur système » a-t-il promis, lors d’une audition au Congrès.