Imaginons quelqu’un qui s’habille comme pour aller à la montagne en hiver (une chemise épaisse, plusieurs pull-overs, un anorak, un collant, un pantalon épais, des chaussures fourrées, des moufles) et se rende ainsi sur une plage de la Méditerranée à midi en été.
Que lui répondriez-vous s’il disait alors : "Si j’ai chaud, ce n’est pas à cause de ma tenue mais à cause du soleil" ? Au choix :
a) Vous avez raison, sans le soleil nous serions congelés, c’est bien lui qui nous réchauffe.
b) Vous êtes fou, moi qui suis en slip de bain, je n’ai pas du tout trop chaud.
c) C’est un peu les deux. Mais sur le soleil les humains ne peuvent (heureusement) rien, tandis que nous pouvons faire varier l’épaisseur de la couche de vêtements qui retient les rayons infra-rouges venus du soleil.
Le débat scientifique sur l’origine du réchauffement climatique (qui se mesure sur le long terme à grande échelle, et se voit par la fonte des glaciers et des calottes polaires) est du même ordre : il y a probablement (comme pour tous les phénomènes naturels) plusieurs facteurs de causalité.
Mais derrière le débat scientifique, il y a un débat économique et politique, avec bien plus d’enjeux. D’un côté, le grand banditisme nucléaire met l’accent sur les gaz à effets de serre pour vendre ses centrales dites "propres". De l’autre, le grand banditisme pétrolier popularise les autres causes, pour inciter à brûler toujours plus de carbone (tant qu’il y en a). Et les politiciens, vendus aux deux sans états d’âme, minimisent les problèmes (déchets radioactifs et couche de CO2) pour les expédier aux générations suivantes. "Après moi, le déluge !"
La seule chose originale dans l’histoire, c’est que les simples citoyens accros de la bagnole individuelle, tant que celle-ci roule au carbone et non à l’atome, prennent "naturellement" le parti des pétroliers. Mais si après leur avoir imposé le moteur à explosion, on leur impose un jour le moteur électrique, ils pourront changer d’opinion du tout au tout. Pourvu que ça continue de rouler...
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