La multiplication des raids chinois dans la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan répond à des objectifs définis par Pékin. Antoine Bondaz, spécialiste de la Chine, explique les enjeux de ces manœuvres.
Vingt-huit bombardiers et avions de chasse chinois ont survolé la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan récemment. Treize, le 23 janvier, puis quinze le lendemain. « La fréquence de ces incursions s’accroît de façon considérable », note Antoine Bondaz, spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui en a comptabilisé plus de 380 en 2020 et 53 pour les vingt-cinq premiers jours de janvier.
Lignes rouges – Jean-Baptiste Mendes reçoit Antoine Bondaz, chercheur spécialiste de la politique étrangère et de sécurité de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), responsable du programme « Taïwan sur la sécurité et la diplomatie ».
Selon le chercheur, les objectifs de Pékin sont de « tester la défense aérienne de Taïwan », de « démoraliser la population en mettant en scène la supériorité militaire de la Chine » et également d’envoyer un message à Washington afin de « tester les garanties de sécurité américaines envers Taïwan ». Ce qui est assumé par Pékin.
Le Bureau des affaires taïwanaises, organisme du gouvernement chinois, s’est exprimé ce 27 janvier. Il a prévenu que ces exercices militaires constituent un « avertissement solennel » aux États-Unis et aux « indépendantistes » taïwanais. « Nous ne promettons pas d’abandonner le recours à la force » a ainsi menacé la porte-parole du Bureau chinois. Alors que la nouvelle Administration Biden a envoyé ce 24 janvier le porte-avions USS Roosevelt en mer de Chine méridionale, « le risque d’un conflit est bel est bien réel » pour Antoine Bondaz.